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Moscovici: l'idée d'une confrontation avec Berlin est "contre-productive"

Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici.

Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici. - -

Le ministre de l'Economie réagit, ce lundi, après la parution d'un projet de texte virulent du Parti socialiste contre la chancelière allemande Angela Merkel.

"L'idée qu'il faudrait une confrontation avec l'Allemagne est fausse et totalement contre-productive", déclare Pierre Moscovici, dans un entretien publié ce lundi sur le site Internet du quotidien Le Monde. Ce dernier avait publié dans ses colonnes, vendredi, un projet de texte virulent du Parti socialiste contre la chancelière allemande Angela Merkel.

"Ce n'est pas en entrant dans une logique de dénonciation, de stigmatisation ou de rupture que l'on peut espérer faire avancer les choses", poursuit le ministre, pour qui, "agir ainsi, c'est jouer sur des réflexes assez ambigus et à coup sûr être perdants à l'arrivée".

"Des discussions serrées mais très directes"

Pierre Moscovici s'insurge également contre l'idée que la France serait à la remorque de l'Allemagne et qu'elle ne serait pas assez exigeante dans son dialogue avec la première économie européenne.

"Il y a, entre Angela Merkel et François Hollande, des discussions serrées mais très directes. Et c'est précisément parce qu'ils se parlent franchement que nous sommes arrivés à faire avancer les choses depuis que nous sommes au pouvoir", juge-t-il dans cet entretien.

Une "tension amicale"?

Deux ministres français étaient déjà intervenus dimanche pour dénoncer la récente offensive verbale anti-allemande de plusieurs ténors du Parti socialiste, jugeant "irresponsable" et "démagogique" l'idée d'envisager une "confrontation" avec l'Allemagne sur la politique économique.

Alors que le président François Hollande évoquait fin mars "une tension amicale" avec Angela Merkel, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, était allé jeudi jusqu'à envisager une "confrontation" avec l'Allemagne.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait dû intervenir samedi pour calmer les esprits et insister sur le caractère "indispensable" de l'amitié franco-allemande.


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