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Gouvernement

Moirans: le gouvernement se défend de tout laxisme

Une vive polémique a éclaté mercredi entre le gouvernement et l'opposition de droite, qui voit dans les violences survenues mardi à Moirans un manque de fermeté de la part de l'Etat.

Les incidents de Moirans survenus mardi soir se sont invités mercredi à l'Assemblée nationale. "La république doit être respectée", s'est emporté le chef des file des députés Les Républicains, Christian Jacob, dans la salle des Quatre Colonnes. "Ce gouvernement a un problème avec l'autorité", avait déclaré plus tôt l'ancien Premier ministre François Fillon sur Europe 1.

"Je suis profondément scandalisé par l'absence de réponse immédiate. Je crois qu'il est urgent de lancer un avis de recherche: 'où est l'Etat'", a surenchéri le député Les Républicains Jacques Myard, pour qui "l'Etat n'est pas là seulement pour laisser casser et ensuite prendre des sanctions contre les individus".

Les auteurs "implacablement recherchés"

Devant l'Assemblée, Manuel Valls a rappelé que des unités mobiles avaient été envoyées en renfort à Moirans et resteraient aussi longtemps que nécessaire, avant d'insister, lui aussi, sur la fermeté de la réponse qui serait apportée.

"Ceux qui veulent tordre le bras à la justice, tordre le bras aux forces de l'ordre, tordre le bras à la République s'exposent à une réponse d'une extrême fermeté: ils doivent s'attendre, ceux qui ont agi hier, à être implacablement recherchés et poursuivis en justice", a déclaré le Premier ministre, en réponse au député Les Républicains Jean-Pierre Barbier, qui lui reprochait un "manque de fermeté" face aux défis qu'il avait rencontrés ces derniers mois, et notamment lors des incidents de l'A1

Des élus "sur les ondes et ici même, dans cet hémicycle, croient que c'est sur le thème de l'insécurité, sur le thème de la sécurité qu'ils pourront courir derrière le Front national", a aussi dénoncé Manuel Valls, les accusant de se tromper "lourdement".

"Des émeutes plus graves si on était intervenu pour interpeller"

Interrogé sur le fait qu'il n'y ait encore eu aucune interpellation 24 heures après les faits, Michel Issindou, député PS de l'Isère, estime que "c'est toujours un peu dangereux au moment d'une émeute d'interpeller des personnes". L'Etat a ainsi "souhaité hier calmer le jeu en n'arrêtant pas les gens immédiatement parce que ça pouvait envenimer la situation", selon lui.

Le Roux renvoie aux émeutes sous Sarkozy

Bruno Le Roux a réfuté lui aussi les accusations de laxisme d'une partie de la droite sur "cette affaire ou tout autre affaire qui touche à la justice ou l'ordre publique". "Hier (mardi, Ndlr) il y avait une préoccupation d'ordre public, il fallait faire en sorte qu'il n'y ait pas plus de dégâts", a défendu le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale mercredi.

Pour mieux balayer ces accusations, Bruno Le Roux a renvoyé la droite à son bilan avec les journées d'émeutes de 2005, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur. 

Karine Lambin