Migrants à Calais: Cazeneuve s'engage à mettre à l'abri "les femmes et les enfants"

Bernard Cazeneuve s'est exprimé au lendemain de l'annonce du doublement du nombre de migrants en trois semaines, qui survivent dans la "jungle" de Calais.

La situation devient de plus en plus critique dans la "jungle" de Calais, immense bidonville à une heure à pied du centre-ville, où tentent de survivre près de 6.000 migrants fuyant notamment la Syrie et l'Afghanistan. Mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué qu'une "mission de médecins délégués sur place" pour évaluer les conditions sanitaires allait rendre ses conclusions et ses recommandations ce mercredi. 

Lui et la ministre de la Santé Marisol Touraine devraient annoncer dans la foulée "des adaptations de la couverture sanitaire" dans la "jungle", en fonction des "recommandations des médecins". Bernard Cazeneuve, qui se rend mercredi sur place, a par ailleurs rappelé l'existence d'un centre d'accueil pour les personnes vulnérables, qui va passer de 100 à 200 places. "Les travaux débutent cette semaine pour une mise à l'abri rapide."

"Aucune femme, aucun enfant ne sera sans abri à Calais au cours des mois qui viennent", s'est engagé solennellement le ministre mardi. "Et si nous devions agrandir encore ces capacités d'accueil, nous le ferons."

"L'appel des 800" à Calais entendu par le ministre

Mardi, quelque 800 personnalités du monde artistique, universitaire ou militant ont lancé un appel officiel pour réclamer "un large plan d'urgence pour sortir la "jungle" de Calais de l'indignité dans laquelle elle se trouve", dans un texte publié sur Libération. "Ils manifestent une préoccupation que j'entends et que je partage", a réagi le ministre de l'Intérieur. "Ils sont la voix d'une France mobilisée, solidaire et généreuse, qui refuse le repli sur soi."

Le ministre de l'Intérieur a également indiqué mardi que "quelque 291 filières" de passeurs de migrants "ont été démantelées par les forces de l'ordre, avec l'appui de la justice", et "3.000 personnes ont été neutralisées depuis le début de cette année." "Nous menons un combat sans merci contre les filières de la traite des êtres humains", a estimé le ministre. 

"C'est par une réponse européenne que nous pourrons être coordonnés, efficaces et solidaires", a ajouté le ministre, précisant que 710.000 personnes sont rentrées dans l'espace Schengen depuis le début de l'année. 

Alexandra Gonzalez