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Gouvernement

"Mépris", "machos": Ségolène Royal s'en prend au gouvernement

Ségolène Royal à son arrivée auConseil des ministres mercredi 14 mai.

Ségolène Royal à son arrivée auConseil des ministres mercredi 14 mai. - -

Ségolène Royal, irritée par le "procès en incompétence" qui lui est fait, n'hésite pas à afficher ses divergences et tacler Michel Sapin et Arnaud Montebourg dans une interview à paraître jeudi.

Manuel Valls n'a visiblement pas trouvé de "logiciel anti-couac" ou alors il ne fonctionne pas sur Ségolène Royal. Dans une interview à paraître jeudi dans le magazine Paris Match, la ministre de l'Ecologie se lâche et dégaine à tout-va.

"Machos" et "boules puantes"

Irritée par le "procès en incompétence" qui lui est fait, selon ses propres dires, quoi qu'elle dise et fasse, Ségolène Royal dénonce une classe politique "majoritairement composée de machos sûrs de leur bon droit", et ajoute: "Ceux qui veulent me museler se trompent. Oui, je parle. C'est ma liberté et je la garderai quoi qu'il arrive. Et si j'ai envie de dire autre chose que ce qui est convenu, je le dirai". Le magazine précise qu'elle répète à plusieurs reprises: "Je suis à ce poste parce que je suis compétente. Peut-être même la plus compétente".

Ségolène Royal dit choisir d'ignorer les "boules puantes", la "condescendance", le "mépris" de certains ministres du gouvernement... qu'elle ne nommera pas. "Je fais mon travail. Le reste, je m'en fiche. Je n'ai pas de temps à perdre".

Le tacle envoyé à Sapin

Au sujet de l'écotaxe, elle tacle sans hésiter l'un de ses collègues: "Michel Sapin a une position institutionnelle qui colle, comme par hasard, à celle de la commission parlementaire présidée par le député Jean-Paul Chanteguet, dont il est le suppléant. Ce qu'il m'avait caché. Il a fallu que je le découvre par hasard. Moi, j'ai une position imaginative, créative. Sur ce dossier, je suis attendue au tournant. Mais j'avancerai. A marche forcée s'il le faut."

Divergence avec Montebourg sur Alstom

La ministre de l'Ecologie n'hésite pas non plus à marcher sur les plates-bandes d'Arnaud Montebourg, en déclarant au contraire du ministre de l'Economie que General Electric représente "le meilleur projet industriel" pour l'avenir d'Alstom.

Mais la ministre semble avoir voulu désamorcer toute polémique potentielle avec son collègue, qui avait lui clairement donné ses faveurs à Siemens, en tweetant mercredi que le "projet franco-allemand progresse bien".

Le Foll embarrassé

Le porte-parole du gouvernement a semblé embarrassé, mercredi, par les questions portant sur l'interview de Ségolène Royal à Paris Match. "Je veux témoigner ici de la cohérence de l'action gouvernementale y compris avec l'action menée par Ségolène Royal", a dit Stéphane Le Foll.

K. L.