Marlène Schiappa s'excuse d'avoir comparé Manif pour tous et terroristes islamistes

Dans une interview à Valeurs actuelles, la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes pointait du doigt une "convergence idéologique" entre le mouvement conservateur et les "terroristes islamistes". Face au tollé provoqué par ses propos, elle a choisi de s'excuser.

Marlène Schiappa a choisi de prendre acte du tollé suscité par ses récentes déclarations sur la Manif pour tous. Dans un communiqué publié ce vendredi, la secrétaire d'État chargé de l'Égalité femmes-hommes présente ses "excuses à toutes les personnes qui auraient pu se sentir sincèrement blessées" par ses propos. 

Dans un long entretien accordé cette semaine à Valeurs actuelles, Marlène Schiappa détaillait son analyse de la recrudescence des actes antisémites et homophobes. Elle soulignait notamment, dans ce domaine, "l'existence d'une convergence idéologique" entre la Manif pour tous et "les terroristes islamistes". 

"Un message mal reçu a été mal émis"

48 heures plus tard, changement de ton.

"Vous êtes nombreux à me dire avoir été blessés par les raccourcis empruntés dans ces propos. Mon but en politique n’est jamais de blesser qui que ce soit, mais de débattre des idées", peut-on lire dans le communiqué.

Et la ministre d'assumer la "responsabilité" de propos qui ont pu heurter. 

"Lorsqu’un message est mal reçu c’est qu’il a été mal émis. Les gens qui ont adhéré à la 'Manif pour tous' ne sont évidemment pas des terroristes", reconnaît-elle, avant de rappeler l'une des phrases de l'interview: "Je ne mets pas sur le même plan la 'Manif pour tous' et les terroristes islamistes."

Dépôt de plainte

Malgré cette précision, sa réflexion globale a indigné de nombreuses personnalités, en particulier celles se sentant proches du mouvement conservateur, né durant les débats autour du mariage pour tous en 2012. 

Dans un communiqué publié jeudi, la Manif pour tous a annoncé qu'elle allait porter plainte contre Marlène Schiappa pour "diffamation publique". La veille, sur RTL, la secrétaire d'État maintenait ses propos, décrivant "de nouvelles alliances contre le droit des femmes entre groupes identitaires, d'extrême droite, et d'autre part les intégristes religieux". 

Jules Pecnard