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Gouvernement

Marlène Schiappa règle ses comptes après des menaces de gilets jaunes devant son domicile

Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'égalité femmes-hommes

Marlène Schiappa, secrétaire d'État en charge de l'égalité femmes-hommes - Ludovic MARIN / AFP

La secrétaire d'Etat s'en est prise au traitement médiatique de l'affaire dans un texte publié ce jeudi sur sa page Facebook.

Dans un long post partagé ce jeudi sur Facebook, Marlène Schiappa est revenue sur l'irruption de gilets jaunes devant son domicile du Mans. Dans ce texte, la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes s'en prend notamment aux médias accusés d'avoir relativisé les menaces subies par sa famille en pleine nuit. 

Lundi, toujours sur son compte Facebook personnel, elle avait raconté comment "une quarantaine de gilets jaunes furieux", aux "slogans agressifs" avait fait irruption devant son domicile.

"Je vous laisse imaginer l’effet sur des enfants endormis des bruits de détonation couplés aux bruits de frappe sur les portes/fenêtres et Schiappa, on est venu te crever ! (…)", avait-elle écrit.

Elle a depuis porté plainte et annoncé que ses avocats poursuivront en justice "toute publication d’images" susceptible d’identifier son domicile.

Une vidéo tournée par des manifestants

Si l'incident a été largement condamné par la classe politique, plusieurs articles de journaux ont relativisé la portée des menaces. Ils se sont notamment appuyés sur une vidéo tournée par un des participants et le témoignage de plusieurs manifestants. "Il n’y a pas eu de menaces de mort, pas d’intrusion. On n’a frappé ni aux portes ni aux fenêtres. On n’a rien tagué", indiquait ainsi un manifestant dans un article du journal Le Monde.

"Les insultes et les nuisances sonores sont parfaitement audibles dans cette séquence. En revanche, il est impossible, avec cette seule vidéo, de prouver que ces gilets jaunes ont prononcé des menaces de mort ou frappé aux fenêtres", continuait le journal après analyse de la vidéo. 

Mais ce traitement médiatique insupporte Marlène Schiappa. "À quel moment notre société a renversé son système de valeurs au point de considérer que les victimes sont les coupables et les agresseurs des victimes ?", s'interroge-t-elle dans son long post Facebook. 

Edwy Plenel visé 

"A quel moment on se dit que la version des auteurs des faits est la version qui fait foi?! À quel moment on ne pense pas que si l’on n’entend pas ce que dit mon mari, on n’entend pas non plus ce qu’on lui dit à cet endroit, plus loin du téléphone qui filme, et donc les menaces de mort que 6 témoins certifient formellement avoir entendues?", ajoute la secrétaire d'Etat. 

Marlène Schiappa réserve aussi une partie ses critiques à Edwy Plenel. Le directeur de Mediapart a affirmé mercredi sur Twitter que la secrétaire d'Etat multipliait les "fake news sur la manifestation des gilets jaunes passée devant son domicile". 

"À quel moment Edwy Plenel estime pertinent de m’attaquer, de me traiter de menteuse (précisément de 'fake news avec un problème avec la vérité') sans rien condamner de l’action en question ? À quel moment s’intéresse-t-il au cyberharcèlement en meute contre moi et ma famille qu’il sait pertinemment déclencher avec ce tweet mensonger?", tance la ministre.

"Tremble Edwy Plenel, tremblez gilets jaunes avinés avec vos pétards et vos injures face au 'pouvoir' de fillettes entre 6 et 12 ans endormies avec leurs peluches sous un poster de dessin animé!", conclut la secrétaire d'Etat.

Les menaces reçues par Marlène Schiappa ne sont pas un cas isolé. Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, plusieurs domiciles et permanences d'élus issus de la majorité présidentielle ont été pris pour cible et dégradés. D'autres élus ont également fait l'objet de menaces. 

Benjamin Rieth