BFMTV
Gouvernement

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, appelle l'Europe à s'interroger sur la "souveraineté alimentaire"

Invité sur le plateau de BFMTV ce dimanche 18 février, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a assuré que les "mesures d'urgences" ne suffisent pas pour sortir de la crise et qu'il faut "donner une vision sur le long terme", en travaillant notamment au niveau européen.

À moins d'une semaine du Salon de l'agriculture, le ministre Marc Fesneau admet que ce n'est pas une période de "sérénité" et que le monde agricole est dans une "phase de crise".

Pour pallier cette crise, il déclare sur le plateau de BFMTV ce dimanche 18 février que le gouvernement souhaite "donner une vision sur le moyen et long terme" et travailler sur des "mesures de simplification", tout en rappelant les précédentes mesures annoncées par Gabriel Attal.

"Je n'ai jamais pensé qu’il suffisait d’avoir des plans d’urgence pour répondre à des crises. Pour sortir d’une crise comme celle-là, c’est une question de trajectoire et la façon dont on aborde la transition", abonde-t-il.

Il pointe aussi du doigt la question de la souveraineté alimentaire. Une question dont doit s'emparer selon lui l'Europe dans le contexte de la guerre en Ukraine.

"Au niveau européen, la guerre en Ukraine doit interroger l’Europe sur ce qu'est la souveraineté alimentaire", affirme Marc Fesneau.

L'agriculture doit pour lui être perçue comme une question "stratégique" au même titre que "l'énergie et l'armement". Il appelle l'Europe à arrêter d'être "naïve" à ce sujet.

"Poutine a fait de l'alimentation une arme de guerre"

Face aux aides européennes perçues par l'Ukraine, notamment critiquées sur le plateau par l'exploitant invité à débattre avec le ministre, ce dernier assure "qu'on a intérêt à ce que M. Zelensky gagne la guerre".

"Si l'Ukraine perd la guerre ce sera un désastre pour les agriculteurs. Poutine a fait de l'alimentation une arme de guerre", martèle-t-il en assurant que le chef du Kremlin inonde les marchés mondiaux pour les déstabiliser.

Outre l'appel à des changements au niveau européen et les mesures d'urgence jusqu'ici proclamées, le ministre annonce que la loi d'orientation agricole, à laquelle "les jeunes agriculteurs sont particulièrement attachés", sera rendue publique d'ici le début du Salon de l'agriculture, samedi 24 février.

Marc Fesneau admet qu'il faut "qu'il se passe des choses après le Salon" et que ce travail s'étalera probablement sur "plusieurs semaines, plusieurs mois voire plusieurs années".

Juliette Brossault