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Gouvernement

Maintien de l'ordre: Darmanin estime que "ce qui se joue, c'est la conception de l'État de droit"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin arrive à l'Elysée, le 27 mars 2023 à Paris. (photo d'illustration)

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin arrive à l'Elysée, le 27 mars 2023 à Paris. (photo d'illustration) - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le ministre de l'Intérieur, invité du congrès du syndicat de police Alliance, a défendu sa gestion du maintien de l'ordre lors des manifestations contre la réforme des retraites et contre le projet de méga-bassines à Sainte-Soline.

Gérald Darmanin a estimé jeudi que "ce qui se jou(ait), c'é(tait) la conception que nous avons de l'État de droit", en défendant sa gestion du maintien de l'ordre lors des manifestations contre la réforme controversée des retraites ou contre les retenues d'eau.

"Ce qui se joue, ce sont les institutions de la République (...). La police est le rempart aux attaques contre les lieux démocratiques", a ajouté le ministre de l'Intérieur, en clôture du congrès du syndicat de police Alliance, où il a reçu une accueil chaleureux.

Les sujets de conflits, comme la réforme des retraites ou "les mégabassines", "on peut en parler, mais on ne peut pas en découdre", a-t-il dit.

"Si on pense, a poursuivi Gérald Darmanin, que c'est la force violente (...) qui doit faire gagner les causes (...), alors il n'y a plus de République, plus de démocratie. Et, c'est la loi du plus fort qui l'emporte".

"Il faudra revenir sur la loi anti-casseurs"

"Si les biens ne méritent pas qu'on les protège, si les symboles de la République ne méritent pas qu'on les protège, si les agriculteurs ne méritent pas qu'on protège leur outil de production et qu'il y a eu des décisions de justice (...) alors c'est plus la peine de voter aux élections, de faire des lois".

Très louangeur à l'égard du ministre, le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck, a réclamé une "nouvelle loi anti-casseurs", afin d'avoir "les moyens juridiques et techniques de prévenir les violences lors des manifestations et de sanctionner leurs auteurs".

Une demande approuvée par le ministre: "Oui, il faudra revenir sur la loi anti-casseurs".

Soucieux de marquer son soutien aux policiers, Gérald Darmanin a multiplié les déclarations d'amour et les remerciements à leur endroit: "Ce qui m'éructe (sic) le plus, ce sont des femmes et des hommes qui remettent en cause votre loyauté à l' État de droit, la République, la loi". "J'aime la police nationale, parce que j'aime la République", a-t-il ajouté sous les applaudissements nourris.

La Nupes, un "parti anti-flic"

Alors que les enquêteurs de la police judiciaire sont totalement opposés à sa réforme de la PJ, le ministre a mis l'accent sur la dureté du métier des policiers de sûreté départementale - "ce sont eux qui souffrent le plus" - qui traitent les affaires de délinquance dits de bas du spectre. Manière d'enfoncer un coin entre les policiers de la PJ et ceux de la sûreté.

Sur la même ligne que le ministre ces derniers jours, Fabien Vanhemelryck a brocardé la Nupes, "un melting-pot de partis politiques à la botte de la France insoumise, un parti anti-flic, républicain à géométrie variable, qui prône tout ce que nous détestons aujourd'hui".

Il s'est félicité de la constitution d'un "bloc majoritaire" constitué de 13 organisations syndicales de la police, à ses yeux, "anti-thèse" de la Nupes.

L.D. avec AFP