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Gouvernement

Macron: "Il y a besoin d'une autre offre avant l'élection"

Emmanuel Macron le 13 avril 2016 lors d'une conférence à l'école Telecom ParisTech de Paris.

Emmanuel Macron le 13 avril 2016 lors d'une conférence à l'école Telecom ParisTech de Paris. - Eric Piermont - AFP

Le ministre de l'Economie ne cache plus ses ambitions. Dans l'hebdomadaire allemand die Zeit, il affirme vouloir "façonner le futur de son pays".

Emmanuel Macron poursuit son opération séduction. Après une interview dans le quotidien belge Le Soir lors de son passage à Bruxelles et son interview à la BBC lors de son déplacement à Londres, c'est cette fois à la presse allemande que le ministre accorde un entretien.

Dans l'hebdomadaire die Zeit, le ministre de l'Economie réaffirme une nouvelle fois ses ambitions.

"Ce que je veux, c'est façonner le futur de mon pays. Pour cela, l'élection présidentielle est un moment décisif", lance-t-il tout de go. 

Macron loue le modèle allemand

Futur candidat, Emmanuel Macron? Comme s'il venait d'en dire trop, il précise immédiatement ses propos: "les idées passent avant les personnes". Mais le sujet revient avant la fin de l'entretien:

"Le système présidentiel français ne permet pas de trouver un compromis entre gauche et droite comme le permet le système allemand. Il y a donc besoin d'une autre offre avant l'élection".

Et d'insister sur son idée principale: la fin du clivage gauche/droite. "Le fossé entre progressistes et conservateurs ne correspond plus aux anciens camps, et c'est pour cela que seule une nouvelle force peut incarner la politique progressiste".

Pour parfaite cette opération séduction, le ministre loue encore le système allemand qui permet au pays "d'avoir depuis longtemps fait un pas vers plus de transparence dans les entreprises et une coopération horizontale plus forte". Et l'oppose à la France: "Les Français comprennent ce qu’est la mondialisation - mais ça ne signifie pas qu’ils l’acceptent."

Un nouveau tacle à Valls sur les réfugiés

Mais surtout, il ne se prive pas de tacler Manuel Valls – sans toutefois jamais le citer. En février dernier, le Premier ministre avait critiqué à Munich la politique d'accueil des réfugiés d'Angela Merkel. 

"Pour moi, la chancelière a vu juste sur la politique des réfugiés. Elle a fait preuve de courage et de persévérance", lance-t-il. "Les réfugiés possèdent vitalité et énergie (…) Pourquoi l'Allemagne ne pourrait pas assurer sa croissance future grâce à l'immigration de réfugiés motivés?"

Puis, comme pour se poser en futur dirigeant, c'est sa vision de l'Europe que défend Emmanuel Macron. "Il y a eu une génération (de dirigeants) qui a fondé l'Europe, une deuxième qui l'a développée. Puis ont suivi ceux qui ont été confrontés à la crise financière et aux nouveaux risques internationaux. Ils se sont montrés responsables et ont fait de leur mieux", déclare-t-il.

"Mais pour l'Europe, compte tenu des défis mondiaux auxquels elle est confrontée, une nouvelle ère s'ouvre à présent. Si l'Europe ne réagit pas, elle disparaîtra, ajoute-t-il, en affirmant vouloir jouer un rôle dans ce domaine. Die Zeit le compare à Jean Monnet, père spirituel de l'Europe? Le ministre, lui, ne rejette pas la filiation. 

A. K.