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Macron et Blanquer veulent un nouveau bac "plus musclé"

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Le président de la République a promis pendant la campagne présidentielle de réformer le baccalauréat. Et si son ministre de l'Education nationale a confirmé le projet sur BFMTV, il n'a pas donné d'indications précises sur la mise en place de cette mesure.

C'est un engagement de campagne pris par Emmanuel Macron. Page 17 du programme éducatif du président de la République intitulé "Les mêmes chances pour nos enfants": "Nous moderniserons le baccalauréat: il y aura désormais 4 matières obligatoires à l'examen final. Les autres seront validées par un contrôle continu". Invité de BFMTV ce lundi, le récent ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a confirmé cette volonté sans se prononcer sur un calendrier précis, ni s'étendre sur les contours de ce projet. "Je suis favorable à un bac musclé", a seulement annoncé l'ancien patron de l'école de commerce Essec.

Musclé? "Le bac est très important à mes yeux mais il doit être plus musclé qu'épais", a poursuivi Jean-Michel Blanquer. Comprendre des épreuves denses sur les matières principales telles que le Français, les mathématiques ou l'Histoire-géographie à l'instar du brevet des collèges. 

"Un point de repère très important"

La question des options et du contrôle continu est un serpent de mer du baccalauréat. Un temps, l'idée d'étaler les épreuves sur les trois années du lycée a aussi été évoquée tout comme la suppression pure et simple de l'épreuve. Ce dernier point n'est pas du tout partagé par le ministre de l'Education nationale.

Et le ministre de préciser: "le bac c'est la dernière institution nationale depuis la suppression du service militaire, c'est un point de repère très important. Notre politique s'inscrit dans la continuité" des études à partir de la seconde jusqu'à Bac + 2 ou + 3.

Le précédent de 2005

Au delà de la forme nouvelle qu'Emmanuel Macron entend donner à l'épreuve reine de la scolarité française, le nouveau chef de l'Etat veut s'attaquer à sa lourdeur et à son coût très élevé, près de 100 millions d'euros selon un chiffre de 2010. "Le coût du baccalauréat représente environ 0,5 % du montant de la scolarité d'un lycéen sur trois ans", pointait du doigt le candidat. 

Emmanuel Macron n'était pas le seul candidat à la présidentielle a avoir de telles ambitions pour le baccalauréat. François Fillon en proposait également une après en avoir tenté de réformer lorsqu'il était ministre de l'Education nationale. C'était en 2005 et le projet avait été abandonné face aux manifestations. Najat Vallaud-Belkacem a aussi exprimé sa volonté de modifier l'épreuve mais n'a jamais proposé de texte en ce sens. Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer sont prévenus, toucher au bac est un exercice délicat.

En 1981, François Mitterrand avait voulu supprimer les mentions... avant de les réintroduire dès 1984.

Samuel Auffray