Macron: clash évité à la veille d'une manifestation contre la loi Travail

Le 22 juin, avant une énième mobilisation contre la loi El Khomri que les autorités envisageaient d'interdire, le ministre de l'Economie a failli aller au clash avec le gouvernement, révèle Marianne.

C'est souvent contre ses mentors d'hier que l'on construit son identité politique. Mais avant revêtir l'habit du leader, Emmanuel Macron doit sortir du gouvernement. Si possible avec la manière. L'hebdomadaire Marianne rapportait lundi comment le bouillant ministre de l'Economie n'aura finalement pas saisi la balle au bond, le 22 juin dernier, à la veille d'une manifestation contre la loi Travail que l'exécutif menaçait d'interdire. Pour les conseillers du ministre, l'occasion était trop tentante d'adopter la posture du défenseur des libertés syndicales, de dénoncer "l'autoritarisme de Manuel Valls et de François Hollande".

"Selon nos informations, son cabinet de Bercy prépare même un communiqué de rupture pour contester la décision du gouvernement et rappeler le soutien du ministre de l'Economie aux libertés syndicales", écrivait Marianne le 11 juillet.

Volonté de "gauchir" son image

Las, l'interdiction n'a pas eu lieu et Macron était bon pour reporter à une date ultérieure le clash qu'il s'apprêtait à provoquer. In extremis, Bernard Cazeneuve s'est mis d'accord avec les syndicats pour trouver un parcours alternatif moins problématique, près de Bastille.

Après l'affaire dite du costard, une communication de rupture avec le gouvernement lui aurait permis de "gauchir" son image, note aussi l'hebdomadaire. Et pourquoi pas, au passage, rallier à sa cause quelques députés frondeurs. Mardi soir, pour son premier grand meeting, aucune sortie du gouvernement ne devrait être annoncée.

D. N.