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Gouvernement

Lutte contre Daesh: Fabius envisage la participation des forces du régime syrien

Laurent Fabius a pour la première fois envisagé vendredi d'inclure des forces syriennes dans la lutte contre Daesh.

Laurent Fabius a pour la première fois envisagé vendredi d'inclure des forces syriennes dans la lutte contre Daesh. - Evaristo Sa - AFP

Le chef de la diplomatie française a évoqué vendredi matin la possibilité d’inclure les forces syriennes dans un appui au sol. Une position nouvelle, alors que la France réclame depuis des mois le départ de Bachar al-Assad.

François Hollande l’a martelé jeudi à Moscou, "Bachar al-Assad n’a pas sa place dans l’avenir de la Syrie". La France, engagée depuis septembre dans des raids aériens en Syrie contre le groupe Etat islamique s’est toujours refusée à collaborer avec les forces du régime de Damas. Une position qui pourrait s’atténuer.

Invité d’RTL vendredi matin, Laurent Fabius a pour la première fois émis cette hypothèse. Sans inclure les forces françaises -François Hollande a de nouveau assuré mardi devant Barack Obama que la France n'enverrait pas de troupes au sol- le ministre des Affaires étrangères estime qu’une opération terrestre en Syrie est nécessaire.

Ces forces au sol "doivent être à la fois des forces de l’Armée syrienne libre, des forces arabes sunnites et pourquoi pas des forces du régime et des Kurdes également".

Une déclaration après la rencontre Hollande-Poutine

Une idée que Moscou avait déjà proposée en septembre à l’ONU. La Russie souhaitait une coalition internationale pour intervenir en Syrie, en incluant le régime de Damas. Proposition refusée par l’Assemblée générale des Nations unies. S’agit-il pour autant d’un virage dans la diplomatie française? Laurent Fabius a par la suite précisé à l’AFP qu’une participation du régime syrien ne pouvait être envisagée que "dans le cadre de la transition politique", répétant que Bachar al-Assad ne pouvait pas "faire partie de l’avenir de la Syrie".

Reste que sa déclaration tranche avec la position affichée par la diplomatie française depuis le début du conflit et coïncide avec un rapprochement avec la Russie, alliée fidèle de Bachar al-Assad. Paris et Moscou ont en effet décidé jeudi de coordonner leurs frappes aériennes et de coopérer davantage, notamment en termes de renseignement.

La position de la France vis-à-vis de la Syrie a de sucroît évolué ces derniers mois. Depuis septembre Paris mène des raids aériens en Syrie. Auparavant, la France refusait d’intervenir dans le pays, pour ne pas renforcer le régime. Depuis le 13 novembre, la diplomatie française affiche encore davantage son unique objectif: se concentrer sur son ennemi direct, le groupe Etat islamique.

Carole Blanchard avec AFP