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Loi Travail: Hollande entravé par l'inflexibilité de Valls

Manuel Valls peut-il rester à Matignon?

Manuel Valls peut-il rester à Matignon? - Thomas Samson - AFP

Le Premier ministre est-il le seul obstacle à une sortie de crise? Certains semblent le penser, Manuel Valls étant le seul à s'accrocher désespérément à la version de la loi Travail présentée au Sénat. Pour autant, Matignon et l'Elysée marchent main dans la main.

La loi Travail scellera-t-elle le sort du Premier ministre? Manuel Valls, qui n'a de cesse de rappeler à l'ordre tous ceux qui envisageraient un amendement de la loi Travail, joue gros. Si François Hollande le soutient en public, le président a besoin d'air. Même si un départ de son Premier ministre transformerait la fin de son mandat en long chemin de croix. 

Des divergences de fond

Alors que le PS se divise sur le sort à réserver à la loi Travail, et sur la solution à adopter pour une sortie de crise, Manuel Valls tient une ligne ferme et inflexible. Il a rappelé à l'ordre ses ministres et ses parlementaires, assurant que le temps de la négociation était révolu. 

Soutenu publiquement par le président de la République, Manuel Valls se retrouve pourtant isolé dans son camp. Comme l'explique un secrétaire d'Etat, cité par Les Echos, les deux hommes n'ont pas le même calendrier en tête. 

"Pour Hollande, il faut gérer avant l'Euro (qui commencera le 10 juin). Pour Valls, il faut tenir coûte que coûte" explique cette source. 

En tenant sa position, Manuel Valls espère également reprendre sa place de réformiste en chef, volée depuis quelques mois par Emmanuel Macron, son ministre de l'Economie. Il joue aussi et surtout sa crédibilité: après avoir porté à bout de bras la réforme, engagé la responsabilité de son gouvernement et organisé la répression systématique des manifestations, une reculade équivaudrait à une démission. Que l'Elysée refuse pour le moment d'envisager.

Dans un an, la présidentielle 

Manuel Valls a déjà menacé de démissionner si la loi Travail était vidée de sa substance. En mars dernier, le Premier ministre avait mis son poste dans la balance pour forcer la main de l'exécutif. Aujourd'hui, la situation est inversée, et Manuel Valls est dans une position difficilement tenable. 

Du côté de l'Elysée, un changement de gouvernement n'est pas envisageable à un an de la présidentielle, mais cette volonté de stabilité s'oppose avec le besoin impérieux d'une sortie de crise avant l'Euro 2016. Pour Laurent Neumann, éditorialiste politique pour BFMTV, il est "hors de question" de demander sa démission à Manuel Valls. Reste à trouver une solution pour que Matignon et l'Elysée se sortent de cette crise sans changer de position. Ni de gouvernement.

P.A.