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Limitation de l'avortement en Espagne: Vallaud-Belkacem "choquée"

Le rétropédalage de l'Espagne sur la question de l'avortement inquiète Najat Vallaud-Belkacem.

Le rétropédalage de l'Espagne sur la question de l'avortement inquiète Najat Vallaud-Belkacem. - -

La ministre des Droits des femmes évoque "sa vive préoccupation" devant l'adoption en Espagne d'un projet de loi supprimant quasiment le droit à l'avortement.

Le rétropédalage de l'Espagne sur la question de l'avortement inquiète Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des Droits des femmes s'est dite "choqu(ée)" dimanche par l'adoption en Espagne d'un projet de loi supprimant quasiment le droit à l'avortement, évoquant "sa vive préoccupation".

"Ca m'émeut. Bien sûr que ça me choque", déclare la ministre, interrogée lors du "Grand rendez-vous" i-Télé/Europe 1/Le Monde sur l'adoption vendredi par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy d'un projet de loi limitant fortement l'avortement.

"J'ai d'ailleurs fait part de ma vive préoccupation à mon homologue espagnol à qui j'ai écrit vendredi", ajoute Najat Vallaud-Belkacem.

Des inquiétudes sur l'Irlande

"C'est terrible de voir qu'un pays comme l'Espagne, qui ces dernières années était devenu un petit peu la référence en particulier pour ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes (...), puisse s'apprêter peut-être à connaître un recul en matière du droit à disposer de son corps", poursuit la ministre.

"C'est assez inquiétant et ça vient illustrer ce que je dis régulièrement, c'est-à-dire que les droits des femmes ne sont jamais acquis", insiste la ministre.

Elle estime par ailleurs que le problème ne concernait pas uniquement l'Espagne "parce que par exemple, on a des inquiétudes aussi sur l'Irlande ou un certain nombre de pays en matière de droits des femmes, je pense pas exemple à la Pologne".

Le projet annule la loi de 2010

Le projet de loi espagnol replace le pays parmi les plus restrictifs en ce qui concerne l'avortement en Europe.

Il annule de fait la loi de 2010 qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus. Cette loi était, avec le mariage homosexuel, l'une des réformes phare de l'ex-gouvernement socialiste.

Le texte ne prévoit une autorisation d'avortement que dans deux cas très précis: que l'interruption de grossesse soit nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et la deuxième, que la grossesse soit une conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme.

L. B. avec AFP