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Les groupes politiques dissous en sept étapes clés

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Jean-Marc Ayrault a lancé la procédure de dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires trois joursaprès le décès de Clément Méric. Le point sur les vagues de dissolution au cours de l’histoire.

Quel avenir pour les Jeunesses nationalistes révolutionnaires? Jean-Marc Ayrault a lancé samedi la procédure de dissolution du groupuscule d'extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) sur la base d'éléments antérieurs et "plus larges" que la rixe au cours de laquelle Clément Méric a trouvé la mort.

La procédure de dissolution du groupuscule d'extrême droite s'ajoute à une liste de près d'une soixantaine d'organisations ou groupes politiques dissous par le pouvoir depuis 1958. Retour sur ces vagues de dissolution dans l'histoire.

> La Phalange française marque la première vague

En 1958, une première vague de dissolutions déferle sur des groupes d'extrême droite, comme la Phalange française, et des groupes algériens (Union générale des étudiants musulmans algériens, Amicale des travailleurs algériens résidant en France).

> En 1968, le mouvement s'accélère

L'année 1968 est celle qui voit le plus grand nombre d'organisations dissoutes, comme Occident (extrême droite) ou des mouvements d'extrême gauche tels que le Parti communiste internationaliste, le Mouvement du 22 mars ou les Jeunesses communistes révolutionnaires.

> 1973, l'ancêtre du NPA interdit

En juin 1973, Ordre Nouveau (extrême droite) et la Ligue Communiste, ancêtre de l'actuel Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), sont interdits.Sous le septennat du président Valéry Giscard d'Estaing, ce sont principalement des mouvements autonomistes qui sont visés.

L'organisation basque Entaba, le Front paysan corse de libération, le Front de libération de la Bretagne-Armée républicaine bretonne, le Front de libération de la Bretagne pour la libération nationale et le socialisme sont dissous en 1974. En 1975, c'est au tour de l'Action pour la renaissance de la Corse.

> La présidence de François Mitterrand

En 1980, la Fédération d'action nationale et européenne (Fane), mouvement de tendance néo-nazie est interdite une première fois. La décision est annulée par le Conseil d'Etat en 1984, mais le gouvernement réitère en 1985.

Sous la présidence de François Mitterrand sont notamment dissous le Service d'Action Civique (SAC), proche des cercles gaullistes, en juillet 1982, puis le mouvement terroriste Action directe en août. Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) disparaît en janvier 1983, huit mois avant la "Consulte des comités nationalistes" corses. En 1984 l'Alliance révolutionnaire des Caraïbes est interdite.

Les organisations corses MCA (Mouvement corse pour l'autodétermination) et A Riscossa disparaissent en 1987, de même que le mouvement indépendantiste basque Iparretarrak.

> En 1993, au tour d'un groupe alsacien

En 1993, un groupe alsacien proche de l'extrême droite, l'Association de fidélité à la patrie alsacienne, et deux organisations kurdes considérées comme des émanations du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) sont prohibées.

> Dissolution d'Unité radicale après une attaque contre Chirac

En 2002, le groupuscule d'extrême droite Unité radicale est dissous après que l'un de ses membres, Maxime Brunerie, a tiré sur le président Jacques Chirac.

> L'affaire Ilan Halimi et Elsass Korps

En 2005, le groupuscule néo-nazi Elsass Korps est dissous, suivi en 2006 - en pleine affaire Ilan Halimi - du groupuscule antisémite Tribu Ka dont un avatar, "Jeunesse Kemi Séba", est dissous en 2009.

Des violences et incidents racistes ou antisémites coûtent aussi leur existence à plusieurs groupes de supporteurs de football: les Boulogne Boys et la Faction Metz en 2008, sept associations de supporteurs de clubs de Ligue 1 en 2010.

La dernière dissolution avant celle annoncée samedi remonte à 2012 et concernait un groupuscule islamiste, Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté").


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L.B. avec AFP