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Le système de compensation de la taxe d'habitation devra être adopté "d'ici l'été 2019", annonce Philippe

Edouard Philippe ce jeudi au Congrès des maires de France à Paris.

Edouard Philippe ce jeudi au Congrès des maires de France à Paris. - BFMTV

Le chef du gouvernement a annoncé jeudi devant les maires de France réunis en Congrès à Paris que le nouveau système de compensation de la taxe d'habitation devrait être adopté "pour l'été 2019", avant les élections municipales.

Edouard Philippe s'est adressé aux maires de France réunis en Congrès ce jeudi après-midi, porte de Versailles à Paris. Dans un contexte de défiance des élus envers l'exécutif, le Premier ministre a dit "vouloir que soient réunies les conditions d'un dialogue de bonne qualité".

"Certains m'ont prédit un moment difficile" a-t-il d'abord ironisé. "Je sais qu'il y a des craintes et des appréhensions dans les mutations" mais "ce dialogue m'est précieux" a insisté le chef du gouvernement.

Un système à "assimiler avant les municipales"

Face aux maires, Edouard Philippe a exprimé son "besoin de confiance et de respect", avant d'évoquer la réforme territoriale, la couverture numérique, la question des déserts médicaux, de la sécurité ou encore celle de la fiscalité locale.

A ce propos, le chef de gouvernement a dit vouloir que le nouveau système qui compensera la taxe d'habitation "soit adopté pour l'été 2019", a-t-il aussi annoncé, "afin d'être parfaitement assimilé pour être intégré à l'occasion des échéances municipales" prévues en mars 2020.

"Je veux que vous sachiez comment va s'éteindre la taxe d'habitation, et comment elle sera compensée" a encore soutenu Edouard Philippe, parce que "les élections municipales ont lieu en mars 2020 et qu'il est préférable à tous les égards pour le débat démocratique".

Des élus déçus

Mais des maires ont confié à BFMTV être sortis déçus de ce discours qu'ils ont jugé "surprenant", "laborieux", sans beaucoup d'élan". Le maire de la commune de Guérigny dans la Nièvre, n'a pas caché sa désillusion, car il comptait beaucoup sur le Premier ministre pour "donner du sens et des perspectives" à sa mission. 

Brigitte Royer, maire d'Arras-sur-Rhône dans l'Ardèche, dit "rester sur ses gardes". "L'argent c'est le nerf de la guerre. On en a besoin pour nos communes, (...) l'année dernière on nous avait promis beaucoup de choses que nous n'avons pas eu."

D'autres, comme Jean-Bernard Jarry maire de Magnac-Laval dans la Haute-Vienne, ont regretté que de nombreuses incertitudes persistent sur la question de la taxe d'habitation. 

Dans son discours, le Premier ministre a finalement rendu hommage aux 33 maires de Nouvelle-Calédonie grâce à qui a pu être organisé le 4 novembre dernier le référendum "exceptionnel" sur l'autodétermination. 

Le président Macron avait reçu la veille au soir les maires au palais de l'Elysée, et s'était prêté à un jeu de questions-réponses assez franc avec les élus.

Jeanne Bulant