BFMTV
Gouvernement

Le gouvernement soutient une campagne pour le Nutri-score... rejeté par les députés LaREM

La campagne de La République en marche pour le Nutri-score.

La campagne de La République en marche pour le Nutri-score. - Montage BFMTV

Avec #Affichetonnutriscore, La République en marche et plusieurs ministres s'engagent pour développer ce symbole sur les produits du quotidien. Les députés de la majorité avaient pourtant rejeté l'amendement destiné à l'imposer dans la publicité.

Vidéos, hashtags, communiqués... La campagne de communication de la République en marche pour le Nutri-score a commencé jeudi. Le parti de la majorité, soutenu par plusieurs membres du gouvernement, a lancé une initiative pour inciter les citoyens à demander aux marques de faire apparaître sur leurs produits ce symbole, classant par lettres et par couleurs la valeur nutritionnelle des aliments. Ce sont pourtant les députés de la République en marche qui ont rejeté dans le cadre de la loi Alimentation fin mai, l'amendement imposant aux marques le Nutri-score dans leurs publicités.

Le texte en question avait d'ailleurs été déposé et défendu par un député LaREM, Olivier Véran. Mais le vote rejetant son amendement n'a pas découragé l'élu de l'Isère, qui a lui-même tourné une vidéo pour la campagne de communication de son parti. Un paradoxe qui n'a pas échappé au député de la France insoumise, François Ruffin. 

"Plus on en parle, mieux c'est"

"Ce n'est pas un paradoxe", se défend Olivier Véran, contacté par BFMTV.com. "Tout ce qui fait parler du Nutri-score va dans le bon sens. La base, c'est la prévention et l'information. Plus on en parle, et plus on informe".

Le député reconnaît toutefois qu'il aurait "préféré que le Nutri-score soit inscrit dans la loi". Mais au gouvernement, on a brandi le risque d'être retoqué par la Cour européenne de justice, au nom du droit à la concurrence.

En 2015 déjà, alors qu'il était encore député socialiste, Olivier Véran était le rapporteur d'un texte sur le Nutri-score qui avait là aussi échoué. Qu'à cela ne tienne, l'élu a remis ça en 2018:

"Je ne partage pas l'analyse du gouvernement mais je suis constant dans mes convictions." 

Et tant pis si cela signifie compter sur la bonne volonté des internautes citoyens. Mais l'élu y croit, "à l'heure où le nombre de pétitions en ligne explose". Et puis, il l'assure: "les marques sont très sensibles à ce que disent les consommateurs". Quant à lui, il l'assure: chaque fois qu'il aura dans le futur une occasion de déposer un amendement sur le Nutri-score, il le fera.
Ariane Kujawski