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Gouvernement

Le gouvernement favorable à une nouvelle loi durcissant les sanctions contre les casseurs

Le Premier ministre a annoncé ce lundi soir la prochaine création d'une nouvelle loi visant à durcir les sanctions contre les casseurs, et en particulier le non-respect de l'obligation de déclaration des manifestations.

Après le regain de la mobilisation des gilets jaunes constaté ce samedi en France, le Premier ministre a voulu faire preuve de fermeté face aux violences. 

Lors d'un entretien sur TF1 ce lundi soir, Edouard Philippe a défendu la création d'une nouvelle loi censée venir muscler l'arsenal répressif contre les casseurs. Prévue pour début février, elle permettrait en particulier de durcir les sanctions contre "les casseurs" qui viennent cagoulés et, ceux ne respectant pas l'obligation de déclaration des manifestations. 

"Ils changent leurs pratiques (...) nous devons changer nos méthodes". Si on veut défendre la liberté de manifester (...) il faut faire évoluer notre droit", a déclaré ce lundi le Premier ministre, ajoutant que le gouvernement était "favorable à ce que la loi soit complétée."
"Il faut faire en sorte que la responsabilité civile des casseurs soit très sérieusement et complètement engagée, de façon à ce que ce soit les casseurs qui payent et non les manifestants."

La nouvelle loi envisagée par le gouvernement Philippe.
La nouvelle loi envisagée par le gouvernement Philippe. © BFMTV

Concrètement, le gouvernement souhaite que la participation à une manifestation non déclarée soit sanctionnée plus sévèrement et devienne un délit, alors qu'elle est pour l'heure considéré comme une contravention. Le gouvernement veut également renforcer le principe du "casseur payeur", en leur imputant plus facilement la réparation de dégâts commis en cas d'attroupement

"Elle peut être déposée et discutée par l'Assemblée nationale, début février", a affirmé le chef du gouvernement, relevant que le Sénat contrôlé par l'opposition de droite avait voté une "proposition assez analogue" en octobre. La loi est en effet inspirée de la proposition de loi du député Les Républicains Bruno Retailleau, déjà adoptée par le Sénat.

Retour à un dispositif policier massif dès samedi

Le Premier ministre a aussi annoncé un retour à un dispositif de sécurité "considérable" avec près 80.000 forces de l'ordre mobilisées samedi prochain pour encadrer la nouvelle journée de mobilisation des gilets jaunes. 5.000 policiers et gendarmes sont en particulier prévus à Paris "pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de débordements". Edouard Philippe a aussi évoqué l'idée d'"investir dans du nouveau matériel" pour les forces de l'ordre. 

  • 5.600 gardes à vue et un millier de condamnés 

Le Premier ministre a également annoncé que 5.600 personnes avaient été placées en garde à vue et un millier de personnes condamnées depuis le début du mouvement des gilets jaunes.

Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait prôné une "ultra fermeté" pour répondre à l'"ultra violence" survenue en marge de la manifestation des gilets jaunes samedi dernier.

Jeanne Bulant