BFMTV
Gouvernement

La priorité à l'école primaire a-t-elle été "remisée au placard"?

Najat Vallaud-Belkacem tient ce mardi sa traditionnelle conférence de presse pour présenter les nouveautés de la rentrée scolaire.

Najat Vallaud-Belkacem tient ce mardi sa traditionnelle conférence de presse pour présenter les nouveautés de la rentrée scolaire. - François Lo Presti - AFP

Une semaine avant la rentrée scolaire, la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, tient ce mardi sa traditionnelle conférence de presse pour présenter les nouveautés de cette nouvelle année. Mais du côté du premier syndicat du primaire, les regrets sont déjà nombreux.

C'est un rendez-vous traditionnel du monde de l'éducation. Najat Vallaud-Belkacem tient ce mardi sa traditionnelle conférence de presse pour présenter les nouveautés de la rentrée scolaire, prévue dans une semaine jour pour jour, le 1er septembre, et la veille pour les professeurs. Programmes de maternelle, éducation morale et civique, zones du calendrier scolaire... Tels sont les points qui devraient être explicités ce jour. 

Mais avant-même que la ministre n'ait pu s'exprimer, le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, a décidé de tancer son action. Ainsi, la priorité à l'école primaire, promesse de campagne de 2012, semble "remisée au placard", éclipsée notamment par la réforme du collège, a-t-il regretté ce lundi. Aux deux tiers du quinquennat, "le compte n'y est pas", a donc estimé Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat.

La priorité au primaire a été "vampirisée pendant 18 mois par les rythmes scolaires" et "écrasée ces derniers mois par la réforme du collège".

Des dispositions qui vont dans le bon sens, mais...

Il y a pour cette rentrée des créations de postes et des "dispositions pédagogiques qui vont dans le bon sens", a-t-il dit, citant "de nouveaux programmes de maternelle de qualité" et la réforme de l'éducation prioritaire. Mais encore faut-il que les enseignants, "acteurs du changement", soient formés.

"Nous ne constatons pas de nouveau souffle à cette rentrée", a déclaré le responsable, regrettant une quasi-absence de formation des professeurs de maternelle aux nouveaux programmes et des documents d'accompagnement qui se font attendre, alors que les nouvelles pratiques "ne vont pas s'improviser".

Sur les créations de postes, Sébastien Sihr demande au gouvernement de "passer à la cadence supérieure", calculant qu'avec cette rentrée seuls 9.000 postes auront été créés dans le primaire sur les 20.000 programmés. Avec 25.400 élèves de plus, le SNUipp estime qu'il y aura à cette rentrée 464 ouvertures de classes, soit une classe pour 55 élèves supplémentaires.

Quand Alain Juppé veut "mettre le paquet" sur l'école

Toujours pour Sébastien Sihr, la priorité au primaire nécessite aussi une revalorisation des professeurs des écoles, dont les salaires figurent parmi les plus faibles en Europe. Il a réclamé l'alignement de l'indemnité créée par Vincent Peillon (400 euros par an) sur celle du secondaire (1.200 euros par an).

Dans un livre à paraître mercredi Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, appelle à "mettre le paquet" sur l'école et à augmenter de 10% les salaires des professeurs des écoles. "Si certains politiques réutilisent" le slogan de la priorité au primaire, "c'est que les choses ne semblent pas avancer suffisamment rapidement", a dit Sébastien Sihr.

"La priorité au premier degré est la priorité du gouvernement", a déclaré la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, selon le texte d'un discours transmis lundi.

"Des moyens importants y sont consacrés et ils seront encore plus importants pour la rentrée scolaire 2016", a-t-elle dit aux recteurs, leur demandant "de les concentrer sur les dispositifs pédagogiques qui permettent aux élèves de surmonter leurs difficultés" comme la scolarisation des moins de trois ans et le "plus de maîtres que de classes".