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Immigration: Darmanin et Dussopt assurent proposer "tout ce que les LR ont toujours demandé"

Olivier Dussopt et Gérald Darmanin à la sortie de l'Elysée.

Olivier Dussopt et Gérald Darmanin à la sortie de l'Elysée. - Jacques Demarthon.

Les deux ministres précisent les contours de la réforme migratoire et annoncent la création d'un titre de séjour pour les soignants étrangers tout en cherchant à séduire la droite. "On n’est pas du tout dans la régularisation massive", avance le ministre de l'Intérieur

Un entretien croisé pour tenter de convaincre. Olivier Dussopt et Gérald Darmanin précisent les contours du futur projet de loi immigration qui sera présenté en Conseil des ministres en janvier. Avec un objectif principal: séduire la droite.

"Une partie des LR a bien compris que nous faisons des propositions de bon sens. Je le sais parce que j’en viens: tout ce que les LR ont toujours demandé sur l’immigration, nous le proposons", assure sans détour le ministre de l'Intérieur dans les colonnes du Figaro.

"On n'est pas du tout dans la régularisation massive"

L'opération séduction est loin pourtant d'être gagnée. Les députés de droite ne goûtent guère la création d'un titre de séjour pour les travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension. Un vrai caillou dans la chaussure pour le gouvernement qui ne peut pas se passer de leur soutien, en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée.

Plusieurs élus de la rue de Vaugirard, à l'instar d'Éric Ciotti, le nouveau patron des LR, qui a dit craindre "un appel d'air migratoire" ont déjà annoncé qu'ils étaient opposés à ce projet de loi qui sera présenté aux députés en début d'année prochaine.

"On pense que cela (ce titre de séjour NDLR) concernera quelques milliers de personnes par an. Donc on n’est pas du tout dans la régularisation massive. Tout sera examiné au cas par cas", cherche encore à les rassurer Gérald Darmanin.

"20% des médecins qui nous ont soignés pendant le Covid sont étrangers"

Le ministre du Travail détaille également les contours précis de ce nouveau titre de séjour qu'il veut "accessible aux étrangers présents sur le territoire depuis au moins trois ans, et qui ont une ancienneté professionnelle d’au moins huit mois".

Mais l'exécutif qui revendique "son pragmatisme" dévoile également la création d'une "carte de séjour pour les talents étrangers de la médecine et de la pharmacie".

"Sans vouloir jouer les provocateurs, je vous rappelle que 20% des médecins qui nous ont soignés en France pendant le Covid sont étrangers", avance encore le locataire de la place Beauvau dans le quotidien.

"Des automatismes en commun" entre Dussopt et Darmanin

Mais cet entretien vise également à s'adresser à la majorité alors que la loi asile immigration défendue par Gérard Collomb en 2018 avait fait voler en éclat le camp présidentiel.

De quoi pousser le ministre de l'Intérieur à surjouer sa proximité avec Olivier Dussopt qui dirige désormais Territoires de progrès, considéré comme l'aile de gauche de Renaisssance. L'un fut pourtant un "bébé Sarkozy" et l'autre un intime de Martine Aubry.

"Nous avons tous les deux le même 'humus': issus de famille modeste, militants depuis notre jeune âge, tous les deux maires de communes populaires… Bref, nous avons beaucoup d’automatismes en commun", assure ainsi le ministre de l'Intérieur.

Le pari semble jusqu'ici tenir après un débat sans vote qui s'est déroulé sans grande tension début décembre devant l'Assemblée.

Marie-Pierre Bourgeois