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Hommage aux victimes des attentats: Vallaud-Belkacem affiche sa fermeté

Najat Vallaud-Belkacem va rencontrer plusieurs anciens ministres de l'Education nationale, ce jeudi.

Najat Vallaud-Belkacem va rencontrer plusieurs anciens ministres de l'Education nationale, ce jeudi. - AFP

A la suite des attentats islamistes qui ont secoué la France, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem va se mobiliser jeudi pour  réaffirmer les valeurs de la République à l'école, où près de 200 incidents sont venus émailler les hommages rendus aux 17 victimes.

"L'école est en première ligne, elle sera ferme." A la suite des 200 incidents qui sont venus perturber, dans certains établissements scolaires, les cérémonies d'hommages aux victimes de Charlie Hebdo et des attaques terroristes des jours suivants, Najat Vallaud-Belkacem s'est ouvertement lancée, mercredi, dans une lutte pour la réaffirmation des valeurs républicaines à l'école. Hors de question, pour la ministre de l'Education nationale, de "laisser passer cela", même si elle tenu à rappeler jeudi sur RTL que "dans l'immense majorité, ça s'est bien passé."

Pour préparer son nouveau combat, la ministre, qui a déjà rencontré la communauté éducative et des associations de lutte contre le racisme en ce début de semaine, va de nouveau multiplier les rendez-vous ce jeudi. Il est notamment prévu qu'elle s'entretienne avec plusieurs de ses prédécesseurs, dont les socialistes Vincent Peillon et Benoît Hamon.

Près de 200 incidents, 40 signalés 

Chose assez rare, voire unique, pour être soulignée, Najat Vallaud-Belkacem, lors de son passage mercredi devant l'Assemblée nationale, a été très franchement applaudie de tous les côtés de l'Hémicycle, même à droite, qui en a souvent fait l'une de ses cibles préférées.

Interrogée à deux reprises par les députés Claude Goasguen (UMP) et Rudy Salles (UDI) au sujet du refus de certains collégiens et lycéens d'observer une minute de silence en hommage aux victimes des attentats, la ministre de l'Education nationale s'est montrée fortement déterminée. 

Sans langue de bois, elle a dressé le tableau des perturbations qui ont été comptabilisées depuis le début des attentats qui ont secoué le pays:

"S'agissant de la minute de silence elle-même, c'est une centaine d'incidents qui nous ont été remontés", a-t-elle expliqué. "Les jours qui ont suivi nous avons demandé la même vigilance, et c'est une centaine d'événements qui nous ont été remontés." Parmi ces faits, une quarantaine a été signalée à la police et à la justice, car il s'agissait d'apologie du terrorisme, toujours selon la ministre.

"Aucune d'entre-eux ne sera traité à la légère", a-t-elle encore martelé, provoquant des applaudissements de tous les côtés de l'Assemblée. Un problème épineux, surtout lorsque l'on sait que "un jeune sur cinq croit à la théorie du complot", a déploré la ministre sur RTL, jeudi.

Un premier point d'étape

Au programme ce jeudi, Najat Vallaud-Belkacem va donc s'entretenir avec plusieurs personnalités politiques ayant un jour occupée les mêmes fonctions qu'elle à la tête du ministère de l'Education nationale.

Outre Vincent Peillon et Benoît Hamon, elle doit rencontrer ce jeudi Jean-Pierre Chevènement, François Bayrou, Gilles de Robien, Claude Allègre et Jack Lang.

Sauf surprise de dernière minute, aucun ministre de l'Education nationale en action alors que l'UMP était au pouvoir, soit de 2002 à 2012, n'a été convié. Pas de rencontre avec Luc Ferry, François Fillon, Xavier Darcos ou encore Luc Chatel, donc. Mais un discours, vers 12h30, pour faire "un point d'étape" sur "la grande mobilisation de l'Ecole pour les valeurs de la République". Un sujet sur lequel Najat Vallaud-Belkacem s'est montrée on ne peut plus franche, mercredi, devant les députés: "Aujourd'hui je peux vous le dire, l'école n'est pas à la hauteur dans cette mission."

https://twitter.com/jmaccaud Jérémy Maccaud Chef d'édition BFMTV