BFMTV
Gouvernement

Guerre en Ukraine: Véran défend l'efficacité des sanctions contre la Russie

Le porte-parole du gouvernement a réagi après des propos de Vladimir Poutine, qui a estimé que la Russie "n'a rien perdu et ne perdrait rien" malgré la pluie de sanctions occidentales actuellement en place.

Olivier Véran répond à Vladimir Poutine. Lors de son point presse hebdomadaire ce mercredi, le porte-parole du gouvernement a défendu l'utilité des sanctions occidentales prises contre Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine.

"Si les sanctions qu'inflige l'Europe à la Russie faisaient plus de mal à l'Europe qu'à la Russie, est-ce que vous croyez qu'un dirigeant comme Vladimir Poutine le dirait?", a interrogé Olivier Véran.

"Le simple fait qu'il appelle l'Occident à arrêter les sanctions aux motifs qu'elle ne serait pas efficace et qu'elle pèserait davantage sur l'Europe que sur la Russie nous incite à considérer qu'elles sont efficaces", a estimé le ministre délégué.

Un peu plus tôt, Vladimir Poutine a affirmé qu'il est "impossible" pour les pays occidentaux d'isoler la Russie en dépit des sanctions contre Moscou, qui représentent une "menace pour le monde entier". "La Russie n'a rien perdu et ne perdra rien", a-t-il assuré lors d'un forum économique à Vladivostok, dans l'extrême-orient russe.

Olivier Véran a rétorqué que le PIB de la Russie baisse et que le pays n'a plus accès à certaines ressources comme les micro-processeurs.

La Russie cherche à créer "la polémique et la discorde"

En parallèle, le porte-parole du gouvernement a mis en garde sur la répétition de propos "qui pourraient relever d'une certaine propagande russe". "Ne nous faisons pas trop les porte-voix de ce qui s'apparente clairement à une surexploitation de la liberté d'expression qui est bien vivante en France, contrairement à la Russie", a-t-il exhorté.

Olivier Véran est ainsi revenu sur d'autres propos du président russe, qui accusait l'Occident de bénéficier des exportations de céréales de l'Ukraine, au détriment de pays plus pauvres, au risque de provoquer une "crise humanitaire".

"Est-ce que me poser cette question ne revient pas à considérer que la parole de Vladimir Poutine, dans la période que nous connaissons, serait égale à celle des dirigeants européens? Je ne le crois pas", a repris Olivier Véran.

Le ministre délégué a estimé que la Russie cherche à provoquer "de la polémique et de la discorde" avec ces propos et averti que Moscou trouvera sûrement "des relais d'opinion" dans les pays européens pour relayer cette position, "notamment sur les réseaux sociaux".

Ariel Guez