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Griveaux s'étonne que Macron soit critiqué par Pinault "qui, pendant longtemps, n'a pas payé d'impôts"

Après Richard Ferrand, c'est au tour de Benjamin Griveaux de fustiger les propos du milliardaire, patron du groupe de luxe Kering.

D'après le milliardaire François Pinault, en une de M, le magazine du journal Le Monde, Emmanuel Macron ne "comprend pas les petites gens". L'attaque ad hominem doublée d'une critique sur la politique menée par le chef de l'Etat qui tend, selon le fondateur du groupe de luxe Kering (Yves Saint-Laurent, Gucci...), vers l'instauration "d'un système qui oublie les plus modestes", a été peu appréciée par les proches du chef de l'Etat.

Après le président du groupe LREM à l'Assemblée Richard Ferrand vendredi, le porte-parole du gouvernement a sèchement répondu ce samedi matin, sur Europe 1, à l'ancien capitaine d'industrie. 

Benjamin Griveaux s'est d'abord étonné de ce que la critique vienne "de la part de quelqu'un qui, pendant longtemps, n'a pas payé d'impôts". "Je ne suis pas certain qu'il comprenne lui-même les petites gens", a-t-il ajouté. 

"Je préfère en rire, je ne peux pas croire une seconde qu'il soit sérieux", a réagi plus tard Benjamin Griveaux au micro de BFMTV, estimant que François Pinault "n'avait pas de leçons à donner sur ce que ressentent les petites gens comme il les appelle". Pour le porte-parole du gouvernement, l'expression "petites gens" illustre par ailleurs "une forme de mépris à l'égard des Français". 

En 1999, le Canard enchaîné avait révélé que François Pinault avait échappé à l'impôt sur la fortune en 1997 via un système de déductions. En 2002, le milliardaire avait versé 450 millions d'euros au fisc pour apurer un certain nombre de montages financiers litigieux, dans le cadre de la donation-partage de son groupe à ses enfants. 

Tollé au sein de la majorité

Ce n'est pas la première fois que le porte-parole du gouvernement se fait, au moins en paroles, le défenseur des plus modestes. Dans une tribune parue fin mai dans Le Parisien il affirmait que le gouvernement se battait "pour les droits de l'homme pauvre". 

"Le cap est clair pour nous depuis le début, le cœur du sujet c'est la reconquête de la promesse républicaine, c'est de faire en sorte que la fille d'un chômeur peu qualifié dans une zone d'éducation prioritaire ait les mêmes chances que le fils de monsieur Pinault", a réagi au micro de BFMTV, Florian Bachelier, député LaREM d'Ille-et-Vilaine. 

"C'est tout le sens du projet d'émancipation et d'égalité réelle que nous portons avec Emmanuel Macron et la majorité", a affirmé le député.

La critique d'un Emmanuel Macron "président des riches" servant les intérêts des "premiers de cordée" au détriment des autres couches de la population est récurrente. Elle semble ces derniers jours bénéficier d'un regain de vivacité alors que des polémiques sur les aides sociales coûtant "un pognon de dingue", sur l'achat de vaisselle par l'Elysée ou sur l'installation d'une piscine à la résidence présidentielle du fort de Brégançon battent leur plein.

Autant de sujets balayés d'un revers de main par le porte-parole du gouvernement qui y voit un risque de "faire monter le populisme et le nationalisme".

David Namias