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GRAND ANGLE - Manuel Valls face à sa majorité

La contestation contre la loi Travail ne faiblit pas. Une huitième journée de mobilisation est prévue ce jeudi et un appel au dialogue a été lancé mercredi par des élus socialistes. Mais même face à sa majorité, le Premier ministre reste inflexible.

Avec l'appel lancé mardi soir sur le plateau de BFMTV par des parlementaires socialistes pour un nouveau tour de table sur la loi Travail, la position de fermeté de Manuel Valls est clairement contestée. Pour ces élus PS, légitimistes et proches de François Hollande, l'affrontement autour de la loi Travail n'a que trop duré et il est temps de reprendre les négociations.

"Nous pouvons aller vers une voie de compromis, sans aller jusqu'au retrait du texte, sans aller jusqu'à des reculs inacceptables pour les uns comme pour les autres. Levons tous ces blocages et créons les conditions d'un dialogue qui peut être apaisé", demande Sébastien Denaja, député socialiste de l'Hérault.

"Ce qui est important, c'est le texte final et la solution qu'on va trouver pour les salariés. Et ça, ça ne peut se faire que si tout le monde revient autour de la table", complète Frédérique Espagnac, sénatrice PS.

Ce mercredi, cette crispation de la majorité a pris de l'ampleur à l'Assemblée nationale. Le président du groupe socialiste dans l'hémicycle, Bruno Le Roux, réclame plus de dialogue. "Ce que je veux, c'est l'élargissement du soutien à ce texte, parlementaire comme syndical. Je ne considère pas que les choses sont aujourd'hui bloquées et qu'il n'y a plus aucunes discussions possibles."

Valls, l'inflexible

Pour autant, même face à sa majorité, le chef du gouvernement reste droit dans ses bottes. Manuel Valls ferme la porte à toute réécriture de la loi Travail.

"La CGT ne fait pas la loi dans ce pays. Le droit de grève et de manifester sont des droits absolus. Mais cette radicalité qui va jusqu'à s'en prendre aux permanences des élus de la République est inacceptable (…) Il n'y aura ni retrait du texte, ni remise en cause de l'article 2 car c'est le cœur de la philosophie du projet de loi", a affirmé le Premier ministre face aux députés.

La fermeté de Manuel Valls est néanmoins en phase avec l'opinion. Une majorité de Français (52%) est hostile aux blocages selon notre sondage Elabe. En première lecture, l'article 49-3 a été employé pour forcer le passage de la loi Travail. Après les débats au Sénat, la seconde lecture du texte dans l'hémicycle s'annonce encore plus houleuse entre le Premier ministre et sa majorité.