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Gilets jaunes: Edouard Phillippe contesté au sein de la majorité

Le Premier ministre est de plus en plus contesté dans les rangs mêmes de la majorité présidentielle. Plusieurs élus LaREM se disent très remontés contre Edouard Philippe, estimant que celui-ci fait preuve de mauvaise volonté pour vendre la politique d'Emmanuel Macron.

Edouard Philippe est de plus en plus contesté au sein de la majorité présidentielle, selon nos informations. Au point que certains députés La République en marche n'hésitent plus à critiquer ouvertement le style et la ligne politique du Premier ministre, jusqu'à alimenter l'idée de tensions entre lui et le président Macron. 

"Emmanuel Macron reproche à son Premier ministre de ne pas être assez politique. Il aimerait qu'Edouard Philippe mouille plus la chemise", confie notamment une députée de la majorité à BFMTV.

"Il traîne des pieds" et fait preuve de "mauvaise volonté" pour vendre la politique d'Emmanuel Macron, estime quant à lui un élu LaReM, tandis qu'un autre rapporte que "le président demande de lâcher du lest alors que le Premier ministre est rigide". Un proche du président confie également qu'Edouard Philippe "regrette d'avoir été trop ferme ce dimanche" au JT de France 2.

Une rigidité pourtant assumée à Matignon, où l'on rétorque qu'il ne s'agit pas là de "rigidité" mais d'"honnêteté". L'Elysée, elle, ne commente pas officiellement. Mais agacée, elle assure en coulisses que le Premier ministre fait ce que le président lui demande.

Des contractions qui font désordre

Ces derniers temps, les contradictions se sont multipliées entre les deux hommes, comme sur le sujet des chaudières au fioul. Le 18 novembre sur France 2, Edouard Philippe a évoqué leur prochaine interdiction, tandis que le président a au contraire annoncé publiquement le 27 novembre qu'il n'était pas question de les interdire avant dix ans. 

Les proches du Premier ministre, eux, estiment que "ce n’est pas tendu entre eux. Edouard Philippe est là pour prendre les coups et c’est ce qu’il fait".

Pourtant, un autre sujet de tension apparaît sur le devant de la scène: celui de la hausse du SMIC. Edouard Philippe avait écarté mercredi sur BFMTV tout "coup de pouce supplémentaire" pour le SMIC au 1er janvier, tandis que la ministre du Travail Muriel Pénicaud promettait le lendemain sa revalorisation automatique "significative".

"Je ne comprends pas qu’on puisse se faire embarquer là-dessus" commente un député LaREM particulièrement virulent contre Edouard Philippe. "On est la seule majorité qui va sur un quinquennat augmenter le SMIC de 10%. Si on n’arrive pas à répondre à ça, on est plus Premier Ministre".

L'élu déplore aussi que le chef du gouvernement ne soit pas adhérent à En Marche!. "Si on croit au projet et à la recomposition politique on adhère, on ne le fait pas ailleurs" critique-t-il. "On est là dans une logique de refus d’adhésion et ça ne passe plus. Nous sommes une majorité à le penser."

Camille Langlade avec Jeanne Bulant