Gaspillage alimentaire: quand Royal crée la polémique en un tweet

La ministre de l'Écologie s'est félicitée sur Twitter du vote de "sa" proposition de loi évoquant le gâchis alimentaire, oubliant de rappeler qu'un élu local en est à l'origine.

Maladresse ou volonté de récupération politique? Vendredi, Ségolène Royal s'est réjouie du vote définitif, la veille, par le Sénat de la loi sur la transition énergétique, qu'elle soutient depuis l'automne dernier, et qui porte son nom. Dans ce texte, une mesure concerne notamment les grandes surfaces, qui auront pour interdiction désormais de jeter ou de détruire leurs invendus alimentaires, et qui devront les distribuer à des associations caritatives.

Léger malaise: cette mesure est portée depuis de longs mois par un élu local de Courbevoie, Arash Derambarsh, qui s'est battu avec d'autres personnalités politiques pour qu'elle voit le jour en France, et qu'elle soit même votée au sein d'une loi par le Parlement européen, jeudi. Un engagement qui explique que son sang n'ait fait qu'un tour lorsqu'il a vu le tweet de la ministre vendredi.

Certains se sont toutefois agacés du comportement d'Arash Derambarsh, qui n'est pas le premier à mener ce combat politique. Sur Twitter, Nicolas Bays, député socialiste du Pas-de-Calais, a rappelé que dès juillet dernier, une proposition de loi transpartisane, écrite par le député UMP Jean-Pierre Decool, avait rassemblé quelque 92 députés pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans les grandes surfaces. Examinée en février dernier, elle avait finalement été renvoyée, dans l'attente d'un texte plus complet.

Royal désignée comme "imposteur"

Samedi, invité sur i-Télé, Arash Derambarsh, membre du parti Les Républicains, a pourtant continué sa diatribe. "Ségolène Royal ne nous a jamais reçus. On l'a pourtant sollicitée à son cabinet, mais ses assistants nous ont toujours dit qu'elle était débordée de travail", tacle Arash Derambarsh. "Nous, c'est un travail de longue haleine, cela fait six mois que nous sommes sur le terrain."

Et le conseiller municipal de poursuivre: "On est au XXIème siècle, on ne peut plus jouer les imposteurs. Les élus qui travaillent doivent être récompensés. Les autres sont des imposteurs", a-t-il raillé. Sa proposition d'interdire de jeter ou de détruire les invendus a pu voir le jour grâce à des amendements déposés par plusieurs députés politiques de gauche et de droite lors des débats sur la loi Royal et la loi Macron. 

Twitter s'amuse et raille la ministre

Le clash entre les deux personnalités politiques n'a pas échappé à l'oeil vigilant des internautes sur Twitter, qui se sont empressés de railler la ministre de l'Écologie avec le hashtag #TweeteCommeRoyal. Florilège.

Alexandra Gonzalez