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Fourgon attaqué: la liste des mesures envisagées par Dupond-Moretti après sa rencontre avec l'intersyndicale

Le ministre de la Justice indique aux syndicats de l'administration pénitentiaire qu'il souhaite "limiter les extractions [de prisonniers], en particulier les plus dangereuses" après la mort de deux agents dans l'Eure ce mardi. Un "protocole d'accord" devrait être établi dans les prochains jours.

Les représentants des syndicats de l'administration pénitentiaire se sont félicités ce mercredi 15 mai de l'ouverture d'un dialogue avec le ministre de la Justice sur certaines de leurs revendications en vue d'améliorer la sécurité lors des transferts de détenus, mais ont appelé à maintenir les blocages de prison ce jeudi, dans l'attente d'un accord écrit.

BFMTV a pu prendre connaissance du "relevé de décisions" édité par le ministère de la Justice à l'issue de la rencontre avec l'intersyndicale et attendu par les syndicats. Vingt-et-un points ont été listés, notamment le développement du "recours à la visio-conférence pour les présentations aux magistrats et certaines audiences", ainsi que la "mise en œuvre de dotations en armes longues".

Les déplacements de magistrats et de greffiers au sein des établissements s'agissant des interrogatoires des détenus les plus signalés seront également privilégiés.

L'objectif, explique le ministère de la Justice, est de "limiter les extractions [de prisonniers], en particulier les plus dangereuses".

Cette décision a été prise moins de 48 heures après la mort de deux agents lors de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure. Cette attaque a permis l'évasion de Mohammed Amra, un homme âgé de 30 ans surnommé dans le milieu du banditisme "la mouche".

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Fourgon pénitentiaire attaqué: le récit d'une attaque sans précédent
19:26

"D’ici 15 jours, un accord de méthode est à établir"

Lors de la réunion entre le Garde des sceaux et l'intersyndicale, il a été décidé de "réviser les niveaux d'escorte et des compositions des équipes en vue de mettre un terme au panachage et afin de limiter les extractions à deux agents".

Les agents pénitentiaires devront également systématiquement recevoir une formation "premiers secours / blessures de guerre". En outre, il a été décidé la "poursuite et l'extension des opérations de lutte contre les portables et l’usage de stupéfiants en détention".

Le relevé de décision comporte également plusieurs mesures sur les moyens accordés aux agents pénitentiaires. Le parc de véhicules légers devrait être ainsi progressivement augmenté. Concernant l'armement, en plus de nouvelles dotations, l'élaboration d'une "doctrine d'emploi" est prévue.

"D’ici 15 jours, un accord de méthode est à établir en vue de l’élaboration d’un protocole d’accord, qui devra être finalisé pour la semaine du 10 juin, détaillant les mesures et le calendrier de mise en œuvre, et prévoyant les modalités de suivi", peut-on lire dans le document.

Ces mesures pourront donc potentiellement évoluer d'ici la fin du mois de mai. De quoi stopper la mobilisation des agents? "On attend un relevé de décisions qui va nous être envoyé le plus rapidement possible, visiblement dès [jeudi matin]", déclarait dans la journée Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Justice

En attendant ce document écrit, "on va maintenir la pression et les mouvements sur les établissements pénitentiaires", ajoutait le responsable syndical.

Ce mercredi, plusieurs centaines de surveillants pénitentiaires ont pris part à une journée "prison morte" dans toute la France. Devant les prisons de Fleury-Mérogis, Bordeaux-Gradignan, Lyon, Nantes, Marseille ou Nice, des agents affichaient leur "tristesse" et leur "ras-le-bol" au lendemain de la mort de deux collègues tués à un péage dans l'Eure.

Ariel Guez avec Mélanie Bertrand