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Gouvernement

Extradition d'Aurore Martin : Valls n'a pris "aucune décision"

Depuis l'extradition d'Aurore Martin, Manuel Valls est sous le feu des critiques.

Depuis l'extradition d'Aurore Martin, Manuel Valls est sous le feu des critiques. - -

Le ministre de l'Intérieur assure n'avoir joué aucun rôle dans l'exécution du mandat d'arrêt européen visant la militante basque, jeudi.

Dans une interview à Sud Ouest Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a assuré "n'avoir pris aucune décision" dans l'exécution jeudi du mandat d'arrêt européen (MAE) visant la militante basque Aurore Martin.

"L’exécution du MAE est une décision de la justice", affirme Manuel Valls, selon les premiers extraits de l'interview publiés samedi soir sur le site de Sud Ouest. "La décision a été appliquée sous l’autorité du parquet général de Pau. Ce n’est pas du ressort du ministre de l’Intérieur que je suis. Je n’ai pris ici aucune décision", assure-t-il. Le ministre a été accusé à multiples reprises depuis jeudi d'être derrière la mise à exécution de ce mandat.

La Française Aurore Martin, militante de Batasuna, a été arrêtée jeudi dans les Pyrénées-Atlantiques puis remise aux autorités espagnoles en application du mandat d'arrêt européen dont elle faisait l'objet depuis 2010.

Valls sous le feu des critiques

Les soutiens d'Aurore Martin, dont de nombreuses personnalités locales de gauche, se sont vivement émus de sa remise à l'Espagne, où elle est incarcérée, jeudi soir à l'issue d'une arrestation à Mauléon (Pyrénées-atlantiques), réalisée à la suite de ce qui a été, selon les autorités, un contrôle d'identité fortuit mené par des gendarmes.

Ces mêmes soutiens ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une excessive intransigeance du ministre de l'Intérieur, qui avait déjà créé une vive émotion la semaine dernière en semblant faire, dans une interview au quotidien espagnol El Pais, un amalgame entre la création d'une structure administrative basque et la remise des armes par l'organisation séparatiste ETA.

Désir défend Valls

Le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a défendu samedi soir le ministre de l'Intérieur, cible à ses yeux de critiques "totalement infondées" dans l'affaire Aurore Martin.

"La polémique et les critiques à l'encontre de Manuel Valls à la suite de l'expulsion d'Aurore Martin, sont totalement infondées", écrit-il dans un communiqué, alors que plusieurs parlementaires PS dont Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée, et Jean-Jacques Urvoas ont déjà exprimé leur soutien au ministre.

Pour Harlem Désir, "le ministre de l'Intérieur n'a pris aucune décision, l'expulsion étant liée à la mise en oeuvre d'un mandat d'arrêt européen qui lie les justices française et espagnole".