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En pleine affaire Palmade, le gouvernement veut montrer son engagement contre la drogue

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 8 février 2023 à Paris

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 8 février 2023 à Paris - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti et Gabriel Attal dressent le bilan de la lutte contre la drogue en 2022 à l'occasion d'une conférence de presse ce mercredi matin. Plusieurs propositions ont déjà été mises sur la table depuis le début de l'affaire Pierre Palmade.

Après l'affaire Pierre Palmade, le gouvernement veut faire la démonstration qu'il est à la tâche en matière de lutte contre la drogue. L'accident provoqué par l'humoriste de 54 ans, alors positif à la cocaïne, le pousse à sortir du bois. Et à ouvrir un contre-feu, au moment où les débats publics se centralisent autour de la très contestée réforme des retraites.

Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti et Gabriel Attal - respectivement ministres, de l'Intérieur, de la Justice et des Comptes publics - ont ainsi présenté ce mercredi le bilan 2022 de la lutte contre la drogue. Le premier a annoncé que les autorités françaises avaient saisi 156,7 tonnes de drogue en 2022, soit un niveau "historique".

Dans le détail, 128 tonnes de cannabis ont été saisies (+15% par rapport à l'année précédente) 27 tonnes de cocaïne (+5%), 1,4 tonne d'héroïne (+8%) et 273 kg de drogues de synthèse (+21%), a expliqué le locataire de la place Beauvau.

Retirer le permis, créer une liste des produits dangereux, doubler les contrôles...

Ces derniers jours, plusieurs membres du gouvernement on esquissé des pistes pour lutter contre la drogue. Au premier rang, cette proposition de Gérald Darmanin: retirer le permis à tout automobiliste conduisant sous emprise de la drogue.

Interrogé sur BFMTV-RMC ce mardi, Éric Dupond-Moretti n'a pas franchement opiné, en rappelant "que le juge a la possibilité d'annuler le permis de conduire". Pour autant, l'ancien avocat a estimé que "la question se pose", car "on n'est pas non plus tenu à de l'attentisme".

Comme Gérald Darmanin, il a lui aussi avancé une solution: créer une "liste des produits qui peuvent avoir des effets dangereux, délétères, notamment lorsqu'on conduit". Exemple: le "protoxyde d'azote", ce gaz hilarant de plus en plus consommé par les publics les plus jeunes.

De son côté Olivier Véran a martelé un objectif ces derniers jours: multiplier par deux le nombre de contrôles de conduite sous emprise des drogues. Pour l'instant, on en compte environ 500.000 par an.

"Ce sont des objectifs qui ne datent pas d'hier. On augmente le nombre de contrôles, car près d'un mort sur cinq dans un accident de la route est en lien avec la prise de stupéfiants. C'est 700 morts par an, deux par jour", avait indiqué le porte-parole du gouvernement sur France 2 récemment.

Baptiste Farge avec AFP