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Élisabeth Borne assure que la planification écologique va "protéger le pouvoir d'achat"

La Première ministre a indiqué lors du Conseil national de la refondation que protéger le pouvoir d'achat des Français passait notamment "par la sortie des énergies fossiles, la rénovation des logements, les relocalisations [...] par la planification écologique".

"Protéger le pouvoir d'achat, (...) cela passe par la planification écologique", a assuré Elisabeth Borne mardi devant le Conseil national de la refondation, alors que les prix de l'énergie flambent.

"Certains craignent que la transition écologique soit synonyme de baisse de pouvoir d'achat. C'est au contraire l'absence de transition qui y conduirait, car nous serions éternellement soumis à des chocs sur les prix et donc sur le pouvoir d'achat", a affirmé la Première ministre.

"Protéger le pouvoir d'achat, cela passe donc par la sortie des énergies fossiles, la rénovation des logements, les relocalisations. Cela passe par la maîtrise des coûts de l'électricité (...) En un mot, cela passe par la planification écologique", a ajouté la cheffe du gouvernement.

Elle a détaillé la répartition des 10 milliards d'euros supplémentaires qui seront engagés dans la transition écologique, dont sept seront dépensés en 2024.

Les plus modestes "les plus impactés par la pollution"

Sujet de crispation, la question de l'articulation entre écologie et pouvoir d'achat s'est invitée dans la réunion qui s'est tenue sur le sujet avec les partis politiques, lundi à Matignon. Plusieurs chefs de parti ont appelé à "une régulation très forte" du prix de l'électricité, selon Matignon.

"Les ménages les plus modestes (...) sont ceux qui polluent le moins, mais qui sont les plus impactés par la pollution" et qui "sont les moins armés pour faire face à cette transition", a souligné à l'issue du CNR Noam Leandri, président du collectif Alerte qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté. Il réclame des mesures "beaucoup plus concrètes" en leur faveur.

Les représentants des collectivités ont demandé des "moyens adaptés" à cette transition, a rapporté pour l'Association des maires ruraux Yvan Lubraneskin, tandis que pour l'U2P (Union des entreprises de proximité), Michel Picon a réclamé du "temps" pour s'adapter.

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Prise de parole de Macron le 25 septembre

Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA Arnaud Rousseau a aussi fait savoir à la Première ministre qu'il s'interrogeait sur les "moyens qui seront mis en oeuvre": "S'agira-t-il de réemploi de budgets existants ou d'argent frais ?"

Il a aussi soulevé que l'ambition française n'était pas forcément partagée "par les grands Etats de la planète comme les Etats-Unis, l'Inde, la Chine", ce qui risque selon lui de désavantager les acteurs économiques français "dans un cadre de compétition internationale".

En juillet, le gouvernement avait reporté la présentation de cette feuille de route, notamment en raison des émeutes et du remaniement.

Il promet un plan "très concret" et "très opérationnel" afin "d'être au rendez-vous européen" de la baisse de 55% des émissions nettes de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, et de se "projeter vers la neutralité carbone en 2050".

Le président de la République Emmanuel Macron doit s'exprimer lundi sur le sujet, avant la présentation, le 27 septembre en Conseil des ministres, du projet de budget pour 2024.

H.G. avec AFP