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Gouvernement

Education: Peillon recule sur les avantages des profs de prépa

Le ministre de l'Education Vincent Peillon, à Paris le 29 août 2013.

Le ministre de l'Education Vincent Peillon, à Paris le 29 août 2013. - -

Le ministre de l’Éducation a esquissé ce jeudi matin les premiers contours de sa réforme du métier d'enseignant. Prudent, il a néanmoins remis à plus tard sa décision sur le sort des profs de prépa.

Vincent Peillon l'avait annoncé: les enseignants devaient être les protagonistes de l'acte II de la refondation de l'école. Le ministre de l'Education a présenté ce jeudi les premières mesures concernant les professeurs au sens large - des directeurs d'école primaire aux enseignants en zones d'éducation prioritaire. Tout en repoussant le sort des professeurs de classes préparatoires, en colère contre la réforme de leur temps de travail.

> Du temps pour les directeurs du primaire

Pour les directeurs d'école, les syndicats du primaire réclamaient du temps. "Du temps de décharge pour faire les tâches administratives, recevoir les parents, renseigner les élus", citait ce jeudi matin France Info.

Jeudi, le ministre le leur a promis: pour les directeurs, il y aura "tout un travail de simplification administrative" et "du temps dégagé pour ceux qui en ont le plus besoin - les petites et les moyennes écoles."

Ainsi, les directeurs d'école de deux ou trois classes seront dispensés de faire classe un jour par mois, afin de mieux assumer les autres responsabilités. Ces décharges seront augmentées pour les écoles de 8 ou 9 classes. Enfin, certaines écoles auront davantage de journées de pré-rentrée.

> Postes et décharges dans les zones prioritaires

Vincent Peillon a également annoncé la création de postes dans les Réseaux d'aide aux élèves en difficulté (Rased), des personnels spécialisés qui renforcent les équipes pédagogiques pour encadrer les élèves de maternelle et primaire en grande difficulté. La formation de ces personnels (psychologues scolaires et professeurs des écoles spécialisés), dont l'offre s'était raréfiée sous le précédent quinquennat, sera relancée.

Dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP), les professeurs des écoles se verront dotés, comme les directeurs, de décharges d'enseignant et d'"un régime indemnitaire plus favorable". De même, les enseignants du secondaire, exerçant dans "les collèges les plus difficiles de l'éducation prioritaire", bénéficieront "d'heures dégagées" pour le suivi des élèves et le travail en équipe, a promis le ministre.

> Le sort des profs de prépa repoussé

Concernant le secondaire, le ministre de l'Education est resté prudent. "Il faut encore du temps de travail pour l'explication, pour finaliser les mesures", a-t-il indiqué. Lundi, les professeurs de classes préparatoires avaient fait grève à 60% selon le ministère, 80% selon les syndicats. Ils protestaient contre une possible augmentation de leur temps de travail réglementaire et une baisse de leur rémunération, puisque Vincent Peillon souhaitait réguler leurs heures supplémentaires.

Or, selon Le Monde ce jeudi matin, l'Elysée a souhaité calmer le jeu, après un an de mobilisation des enseignants contre les rythmes scolaires. Le dossier pourrait donc être remis sur la table des discussions, voire complètement abandonné, affirme le quotidien.

> Création de "profs pour les profs"

Enfin, Vincent Peillon a annoncé la création d'un nouveau métier, le professeur formateur académique, pour le second degré. Ceux-ci garderont un temps de travail dans leur classe mais enseigneront également dans les Ecoles supérieures de professorat et de l'éducation (Espé), les établissements de formation des professeurs créés à la rentrée 2013. Selon le ministre, ils devraient atteindre le nombre de 500 en 2 ans.

Mathilde Tournier et avec AFP