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Édouard Philippe se dit "opposé" à toute amnistie des gilets jaunes

Édouard Philippe le 11 février 2019, près de Tours.

Édouard Philippe le 11 février 2019, près de Tours. - GUILLAUME SOUVANT / AFP

Le Premier ministre a affirmé ce mercredi qu'il n'avait ni "le droit" ni l'"envie" d'amnistier les gilets jaunes condamnés.

Édouard Philippe a indiqué ce mercredi qu'il était "opposé" à toute amnistie pour les gilets jaunes condamnés depuis le début du mouvement, qui a été émaillé à plusieurs reprises de violences.

Interrogé à LCI et RTL par l'une des leaders des protestataires, Ingrid Levavasseur, quant à l'opportunité d'accorder une amnistie, le Premier ministre a rétorqué qu'"il n'en (était) pas question".

"Aucune envie de leur dire: 'allez, c'est pas grave'"

"D'abord, parce que je n'en ai pas le droit, d'interrompre des procédures judiciaires. (...) Ça n'existe pas, l'amnistie du Premier ministre, il peut y avoir une loi d'amnistie, mais ça n'est pas à la mode, et j'y serai opposé", a-t-il fait valoir, lors de cette émission lors de laquelle il était interpellé par un groupe d'une dizaine de Français.

"Quand vous voyez des gens qui saccagent l'Arc de Triomphe, je n'ai aucune envie de leur dire: 'allez, c'est pas grave'. Quand vous voyez des gens qui attaquent des policiers et des gendarmes, quand vous voyez l'homme qui a brûlé le camion des forces Sentinelle devant la tour Eiffel, (...), vous voudriez qu'on dise à ce monsieur: 'Bon allez, c'est pas grave' ? Mais si c'est grave !", a développé Édouard Philippe.

1.500 dossiers en attente de jugement

Un homme de 25 ans, soupçonné d'avoir incendié un véhicule de la mission antiterroriste Sentinelle samedi lors de la treizième journée de mobilisation des gilets jaunes à Paris, a été mis en examen et placé en détention provisoire mardi.

Depuis le début du mouvement, la justice a prononcé près de 1.800 condamnations. Près de 1.500 dossiers sont encore en attente de jugement, plus de 1.300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt.

À propos des accusations de violences policières, largement relayées par les gilets jaunes, le Premier ministre a en outre assuré qu'il "ne l'acceptait pas non plus".

"Quand il y a des plaintes (contre les forces de l'ordre), elles sont instruites, et s'il y a eu des choses 'sanctionnables' parce qu'elles sont illégales, elles seront sanctionnées", a-t-il poursuivi. "Je considère que quand il y a des actes illégaux qui sont commis, ils doivent être punis", a-t-il encore martelé.

Jeanne Bulant avec AFP