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Gouvernement

Edouard Philippe s'apprête à annoncer un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants

Selon nos informations, Edouard Philippe va annoncer ce mardi une série de mesures pour répondre à la colère des gilets jaunes, ciblant en priorité le "ras-le-bol fiscal".

Après plus de trois semaines de contestation, la crise des gilets jaunes s'enlise. Depuis lundi, l'exécutif multiplie les entretiens avec les différents ministres et autres chefs de partis afin d'esquisser une sortie de crise et d'éviter l'escalade de violences.

Lors de la réunion ministérielle qui a eu lieu ce lundi soir à l'Elysée, le sommet de l'Etat a fait le tri parmi les revendications des gilets jaunes, confiait un participant à la réunion à BFMTV. Et Matignon a tranché: "La priorité, c’est le ras-le bol-fiscal."

Un geste politique fort, "précis, indiscutable"

Le chef du gouvernement va "annoncer un geste d'ouverture fort dans les prochains jours", a assuré le ministre de la Culture Franck Riester, à sa sortie de Matignon.

Selon nos informations, le Premier ministre s'apprête à annoncer plusieurs types de mesures: une "attendue", le moratoire sur la hausse des taxes sur le diesel et l'essence prévue le 1er janvier, une "forte" qui pourrait être une vaste concertation autour des salaires ainsi que "plusieurs mesures symboliques". 

Du côté de l'exécutif en tout cas, le ton a changé. "On ne peut pas avoir une réponse à côté de la plaque" reconnaît par exemple ce proche d’Emmanuel Macron qui assure que le chef de l'Etat a pris la mesure de la crise, et de l’urgence de la situation.

Cela faisait déjà plusieurs jours que les proches d'Emmanuel Macron plaidaient pour un geste politique fort, "précis, indiscutable": un "totem". La réintroduction de l'impôt sur la fortune et la hausse du Smic, eux, ont été catégoriquement exclus par le Premier ministre pendant la réunion tenue ce lundi. Un effort sur les salaires de la part des entreprises pourrait cependant être envisagé. 

Ce lundi soir, autour de la table, "chacun mesurait que la situation était inédite depuis dix-huit mois, particulière et le ton était empreint de gravité" rapportait notamment un ministre qui participait à l'entretien qui réunissait Emmanuel Macron, Edouard Philippe et une dizaine de ministres, dont Gérald Darmanin, Bruno Le Maire et François de Rugy. 

Le Premier ministre prendra part ce mardi matin à la réunion de groupe des députés de la majorité à l'Assemblée; sans doute l'occasion de les convaincre des différentes mesures décidées la veille. 

Jeanne Bulant avec le service politique de BFMTV