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EDITO - Conférence sociale: il va pleuvoir sur le Palais d’Iéna

Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV.

Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV. - -

La Grande Conférence sociale ouvre ses portes ce matin à Paris. Une deuxième édition sera consacrée aux retraites et à l’emploi. Deux jours de tables rondes, mais pour quoi faire?

D’abord, il y aura la photo: François Hollande retrouve ce matin, dans un premier temps à huis-clos, syndicats et patronat. Le chef de l’Etat veut montrer ensuite qu’il prend le dialogue social en main, à un moment où les Français sont étranglés par le chômage et la crise.

Affichage ? Pas seulement, confiait hier Marisol Touraine: "ne vous attendez pas à des mesures précises, mais cette conférence va permettre d’établir l’agenda social pour l’année qui vient, et de définir un cadre précis de négociation pour les retraites", prévient la ministre de la santé, qui veut garder la haute main sur ce dossier explosif.

Quant à l’ambiance, oubliée l’euphorie de la première conférence l’an passé, le climat s’annonce pesant, avec notamment un nouveau gel du point d’indice des fonctionnaires et la pluie sur le Palais d’Iéna, qui abrite la conférence...

Aucune décision en vue pendant ces deux jours

Aucune! La négociation, la vraie, va démarrer cet été, à Matignon, d’abord sous la forme de rencontres bilatérales, avec Jean-Marc Ayrault. Puis les partenaires sociaux se retrouveront à l’automne, pour entrer dans le vif du sujet sur les retraites…

Officiellement, le gouvernement n'a aucune idée sur la réforme. Le tandem Hollande-Ayrault revendique une méthode basée sur la concertation. Le rapport Moreau a permis de mettre sur la table tous les outils possibles. Aux syndicats et au patronat ensuite de discuter. En réalité, François Hollande a déjà tracé une ligne à ne pas franchir: il ne veut pas toucher à l’âge légal, mais à la durée des cotisations, confie un spécialiste du dossier, qui ajoute: nous allons également sécuriser les petites pensions.

Quelle différence avec la réforme précédente?

Nicolas Sarkozy avait défini sa priorité, le report de l’âge légal à 62 ans, et avait fixé la règle: les partenaires sociaux en discutaient pour y parvenir, sinon, le gouvernement en passait par la loi. Cette fois, le dialogue est censé être plus ouvert, histoire de ne pas jeter les mécontents dans la rue, comme il y a trois ans. Problème: les Français sont à bout de nerf et en ont marre d’attendre…

Marisol Touraine revendique une réforme de gauche: "nous allons sauver le système par répartition", prévient la ministre des affaires sociales. "Il n’y aura pas de capitalisation, tant que François Hollande sera au pouvoir."

Une discussion, oui, une révolution, pas question.

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Jean-François Achilli, Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste sur RMC et BFMTV.

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, intègre le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli

Jean-François Achilli