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Gouvernement

Ecoutes de Fillon: le garde des Sceaux dénonce de "la pure spéculation"

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas.

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas. - AFP

La passe d'armes entre François Fillon et le gouvernement se poursuit autour du livre "Bienvenue place Beauvau". Alors que six élus LR ont saisi la justice pour réclamer l'ouverture d'une enquête, le garde des Sceaux dénonce de "la pure spéculation" ou "d’une volonté de manipulation de la réalité". 

"Le garde des Sceaux tient à rappeler qu’en matière judiciaire, les interceptions de communications sont des actes d'enquête (...), indique le ministère de la Justice dans un communiqué. Elles ne peuvent être diligentées, selon les cas, que par un juge d’instruction ou après accord du juge des libertés et de la détention."

Le camp Fillon estime qu'à la lecture de l'ouvrage qu'"un certain nombre de faits d'une particulière gravité seraient susceptibles de revêtir différentes qualifications pénales". Et notamment le supposé placement sur écoute de l'ancien Premier ministre. "Je ne suis pas naïve, je sais que depuis de très nombreuses décennies, le pouvoir utilise ce genre de méthodes. Il faut qu'il cesse de le faire", a estimé pour sa part Marine Le Pen sur Europe 1, elle qui est impliquée dans l'affaire des parlementaires européens FN.

Dans son communiqué, Jean-Jacques Urvoas affirme que depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée en 2012, le gouvernement n''est intervenu "en aucune manière dans le cours des procédures judiciaires". Il évoque notamment le vote de la loi du 25 juillet 2013 "interdisant toute instruction individuelle ou intervention dans les enquêtes ou les instructions". "Les seuls rapports transmis à la Chancellerie le sont a posteriori (...) et ne comportent aucune copie ou retranscription de pièce de procédure", insiste le garde des Sceaux.

"Toute affirmation selon laquelle le candidat des Républicains ou celle du Front national ferait l'objet d'écoutes judiciaires relève au mieux de la pure spéculation et au pire d’une volonté de manipulation de la réalité", conclut-il.

J.C.