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Durée de vie des centrales nucléaires: Ségolène Royal "prête" à aller plus loin

Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie.

Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie. - Lionel Bonaventure - AFP

Le ministre de l'Écologie se dit "prête" à prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales. Mais pour le directeur de l'observatoire du nucléaire, les propos de Ségolène Royal n'ont "aucune influence".

La ministre de l'Écologie et de l'Énergie, Ségolène Royal, a indiqué ce dimanche être "prête à donner (le) feu vert" au prolongement de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de 40 à 50 ans.

"Oui, je suis prête à donner ce feu vert, sous réserve de l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire", a déclaré la ministre sur France 3, ajoutant que ces centrales exploitées par EDF "sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché".

Cette décision s'inscrirait cependant "dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité pour monter en puissance sur le renouvelable", tel que prévu par la loi de transition énergétique adoptée l'an dernier, a-t-elle rappelé.

"Ça n’a strictement aucune influence sur ce qu’il va se passer. Les paroles de Madame Royal ne pèsent absolument pas", a réagi sur BFMTV Stéphane Lhomme, le directeur de l’observatoire du nucléaire. "Les vrais critères sont l’état des finances d’EDF et l’état de dégradation des réacteurs nucléaires", a-t-il estimé.

Objectif 50% d'ici 2025

Le patron d'EDF, Jean-Bernard Levy, avait affirmé mi-février que "l'État (avait) donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour 40 ans, nous la montions à 50 et 60 ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie".

La loi de transition énergétique prévoit de réduire à 50% la part de l'atome dans la production électrique de la France à horizon 2025 et plafonne à son niveau actuel de 63,2 gigawatts la production nucléaire du pays.

Cette dernière disposition contraindra EDF à fermer deux réacteurs, normalement ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), pour compenser la mise en service du réacteur EPR de Flamanville, reportée à fin 2018.

"Il n'y a pas d'autre fermeture de prévue dans les dix ans à venir", avait souligné Jean-Bernard Levy.

Le gouvernement doit présenter prochainement sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui détaillera l'évolution des moyens de production par type d'énergie (nucléaire, gaz, renouvelables, etc.).

la rédaction avec AFP