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Gouvernement

Droit de vote des étrangers: Manuel Valls parle de l'"impasse" à laquelle est confrontée la classe politique

Manuel Valls défend l'idée de s'attaquer aux conditions d'obtention de la nationalité.

Manuel Valls défend l'idée de s'attaquer aux conditions d'obtention de la nationalité. - Jeff Pachoud - AFP

Dans une nouvelle tribune publiée sur Facebook, le Premier ministre aborde la question du droit de vote des étrangers. Pour lui, la solution à cette question doit passer par l'élargissement des conditions d'obtention de la nationalité.

A chaque semaine, sa tribune. Tel semble être le nouveau créneau de Manuels Valls. La semaine dernière, le Premier ministre avait réagi sur Facebook aux accusations de laxisme du Front national et d'une partie de la droite adressées à son gouvernement. Ce vendredi, le locataire de Matignon s'empare de la question du droit de vote des étrangers alors qu'il se rendra samedi à Evry pour une cérémonie d'accueil des nouveaux citoyens français

Tout au long de ce texte, il justifie sa position de refuser d'accorder le droit de vote aux étrangers -pourtant une promesse du candidat François Hollande- et défend l'idée de s'attaquer aux conditions d'obtention de la nationalité française. Une nouvelle prise de parole sur cette question qui fait suite à celle de Bernard Cazeneuve. Jeudi, le ministre de l'Intérieur assurait en effet que cette promesse de François Hollande n'avait "aucune chance" de voir le jour à court terme.

Deux possibilités

Ainsi, le Premier ministre rappelle que la classe politique française est confrontée "depuis 40 ans" à "une promesse électorale (...) qui bute contre le mur des réalités" conduisant à une "impasse" concernant l'accès aux scrutins nationaux pour les personnes de nationalité étrangère, et ce en raison du blocage constitutionnel. 

"Je vois deux possibilités, détaille Manuel Valls. La première, c’est celle de ne rien changer (...) La deuxième possibilité – et selon moi, elle s’impose à la gauche aujourd’hui – c’est de prendre le recul nécessaire pour comprendre les causes profondes de cette impasse".

"Conception ouverte et exigeante de la naturalisation"

Optant pour la seconde option et en réalisant ce travail d'introspection, le Premier ministre est arrivé à la conclusion que "la citoyenneté a coïncidé avec la nationalité, elle est devenue l’expression politique de l’appartenance à notre Etat-nation". Ainsi, il appelle à réfléchir aux conditions de naturalisation des étrangers en défendant un modèle "profondément assimilationniste" .

"Nous devons défendre notre conception ouverte et exigeante de la naturalisation et continuer à accueillir de nouveaux Français plutôt que de créer des 'citoyens de seconde zone' n’ayant un droit de vote que pour les élections locales", propose Manuel Valls.

"Vision étriquée" du FN

Concrètement, le Premier ministre appelle la gauche à "défendre notre modèle d'accès à la nationalité" qui "implique de savoir ce qui doit être conservé et défendu". Avant de citer pour exemple: le délai minimal de cinq ans de résidence, un bon niveau de maîtrise de la langue, "et ce qui peut évoluer dans l’ensemble du processus de naturalisation".

Manuel Valls conclut alors avec ce qui doit "donner envie d'être français". "C’est reconnaître l’engagement de ceux qui vivent, travaillent, (...) et contribuent chaque jour à faire la France, détaille-t-il. C’est garantir la dignité de toutes celles et tous ceux qui vivent dans notre pays." L'inverse de la "vision étriquée et dangereuse de la nationalité" adoptée par le Front national.

J.C.