Départementales: Manuel Valls, chef de file du PS contre le FN

Pour ce scrutin annoncé délicat pour la majorité, le Premier ministre compte insister à part égale sur la lutte contre la montée du FN et sur le travail de son gouvernement. D'ici au premier tour, le 22 mars prochain, Manuel Valls va se déplacer dix fois... aux frais du PS.

Manuel Valls ne "part jamais battu". Et tant pis si les estimations sont catastrophiques pour le PS, à un moins des élections départementales des 22 et 29 mars prochains. Le Premier ministre est bien décidé à peser de toute son influence dans ce scrutin. "Le Premier ministre, le gouvernement, les socialistes, sont mobilisés. C'est une campagne très politique" qui induira une "analyse nationale", a-t-il expliqué jeudi sur BFMTV avant de tenir un meeting près de Carcassonne ce jeudi soir, dans l'Aude.

La ligne de Manuel Valls pour ce scrutin? Une lutte "très claire" contre le Front national. En visite au Salon de l'agriculture plus tôt dans la semaine, le Premier ministre avait déjà tenu un discours très offensif contre le parti de Marine Le Pen. "Il faut savoir ce que nous voulons. Est-ce que nous voulons que le Front national soit présent partout au second tour? Est-ce que nous voulons que la gauche, parce qu'elle est trop souvent divisée, soit éliminée? Non", a insisté le locataire de Matignon sur BFMTV.

Une dizaine de déplacements prévus

Manuel Valls garde en mémoire les municipales de mars 2014, qui furent douloureuses pour le PS, et les européennes, en mai, qui ont vu le Front national arriver en tête avant de sénatoriales tout aussi compliquées pour la majorité.

Dans les faits, les sondages donnent entre 30 et 40 départements perdus (sur 61 à défendre) pour le PS, et pronostiquent près de 30% au FN au premier tour. A tel point que l'hypothèse d'un remaniement a été envisagée.

Mais pour éviter une catastrophe annoncée, après Palaja, dans l'Aude, le Premier ministre sera vendredi en Ille-et-Vilaine alors qu'une "dizaine" de déplacements - meeting et/ou terrain - sont prévus au total dans les prochaines semaines. Et outre la bataille menée au FN, Manuel Valls veut insister sur le travail réalisé par son gouvernement.

Des déplacements payés par le PS

"C'est une campagne où il faut argumenter sur le slogan : 'La gauche qui protège, la gauche qui agit, la gauche qui réforme'", détaille un proche à l'AFP. Il s'agira en clair de poursuivre sur ce qui avait été fait lors de la législative partielle du Doubs, finalement remportée par le PS face au FN au second tour. Manuel Valls entend aussi batailler contre les effets néfastes des échanges virulents au sein même de la majorité autour de la loi Macron. 

Pour se prémunir de toute polémique inutile, l'entourage du Premier ministre insiste: chaque déplacement se fera aux frais du PS.

Samuel Auffray