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Départ d'Ismaël Émelien: pour Julien Denormandie, l'ex-conseiller élyséen "veut défendre ses idées"

Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, le 12 février 2019.

Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, le 12 février 2019. - Capture d'écran BFMTV

Cofondateur, avec l'ex-conseiller élyséen, du mouvement En Marche!, le ministre du Logement a défendu son ami sur notre antenne ce mardi matin.

Parole d'ami "très proche". Ce mardi matin sur notre antenne, le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a été interrogé sur le cas d'Ismaël Émelien, conseiller démissionnaire d'Emmanuel Macron. Le départ de ce pilier de l'Élysée, révélé par Le Point lundi soir et prévu pour mars, serait d'abord lié à la rédaction, avec David Amiel, autre conseiller du chef de l'État, d'une sorte de manifeste du progressisme. 

"Ismaël Émelien, c'est quelqu'un qui est profondément un engagé", raconte Julien Denormandie, qui connait le désormais ex-conseiller depuis de nombreuses années. Ensemble, ils ont participé à la fondation du mouvement En Marche!, au printemps 2016.

"Il fait ce choix de quitter l'Élysée parce qu'il a écrit un livre (...) qui vise à expliquer quelles sont les valeurs du progressisme", poursuit-il. Un ouvrage dont le ministre a lu les premières épreuves "il y a quelques mois" déjà. 

Spectre de l'affaire Benalla

À en croire Julien Denormandie, ainsi que d'autres proches d'Ismaël Émelien, ce dernier aurait donc quitté sa fonction afin de "porter ses idées" de manière plus officielle. Une sorte de porte-voix de la doctrine progressiste, à quelques mois d'élections européennes qu'Emmanuel Macron a voulu imprégner des clivages entre "progressistes" et "nationalistes". 

Seulement voilà. Derrière la démission d'Ismaël Émelien, il y a également le spectre de l'affaire Benalla. L'intéressé est soupçonné, comme le rappelle Le Figaro, d'avoir réceptionné les images des affrontements du 1er mai 2018: celles où l'on voit Alexandre Benalla donner des coups à deux manifestants, place de la Contrescarpe à Paris.

Un transfert de vidéos dont le but aurait été de permettre à l'ex-garde du corps d'assurer sa défense en justice. Cette information potentiellement gênante pour la macronie, ainsi que d'autres concernant Ismaël Émelien, ont été révélées au mois de décembre par L'Obs.

"Il croit en ses idées"

Des accusations que Julien Denormandie juge "non seulement ridicules", mais aussi "indécentes".

"Je connais par cœur Ismaël Émelien. (...) C'est quelqu'un avec qui j'ai mené des combats extrêmement lourds. (...) Il croit en ses idées", argue le ministre, d'après qui un conseiller doit sortir de la réserve propre à sa fonction pour pouvoir défendre, "sur les plateaux télé ou dans la presse", un corpus idéologique. 

"Il fait ça parce qu'il sait qu'il sera encore plus utile au président de la République et au projet que nous avons porté (...) en faisant cela", ajoute Julien Denormandie.

Projet de start-up

Ce dernier a par ailleurs rappelé qu'Emmanuel Macron, Ismaël Émelien et lui-même envisageaient, avant que le premier ne soit nommé ministre de l'Économie de François Hollande, de fonder ensemble une start-up.

"Effectivement, à l'été 2014, avec Emmanuel Macron et Ismaël Émelien, on avait pour projet de créer une entreprise (...) qui visait à porter l'outil numérique pour aider les enfants, notamment les collégiens, à mieux apprendre", raconte-t-il. 

Une bifurcation qui, semble-t-il, aurait changé le cours de l'histoire de France.

Jules Pecnard