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Gouvernement

Décorations polémiques de policiers: Castaner promet de retirer des médailles "s'il y a sanction"

Le ministre de l'Intérieur a répondu aux critiques qui ont suivi l'annonce de remises de médailles à des policiers qui font l'objet d'enquêtes pour violences contre des manifestants.

Il s'agit, parmi les près de 9200 membres des forces de l'ordre décorés par Christophe Castaner, de cinq noms qui font polémique. Ce vendredi, le ministre de l'Intérieur a répondu aux critiques visant sa "promotion gilets jaunes" révélée par Mediapart. À savoir, des policiers médaillés malgré les soupçons, qui pèsent aujourd'hui sur eux, de violences infligées à des manifestants au cours des derniers mois.

Parmi les agents distingués figurent deux commissaires mis en cause dans l'enquête sur les violences subies par Geneviève Legay, gilet jaune âgée de 73 ans blessée à Nice en mars lors d'une charge de police contre un rassemblement interdit. 

"Ne jetons pas en pâture quelques noms (...) pour lesquels il n'y a aucune mise en cause sur les faits évoqués au moment où la médaille leur a été accordée", a d'abord tenu à rappeler Christophe Castaner, ajoutant que les forces de l'ordre avaient été "hypermobilisées pour préserver la République".

"S'il y a sanction, elle sera retirée"

Et le locataire de la place Beauvau d'ajouter que "la médaille de la sécurité intérieure, elle peut être accordée, elle peut être retirée".

"S'il y a des sanctions (...) administratives, des sanctions judiciaires, elle sera retirée. Pour les faits en question, mais pour tous les faits qui entacheraient la dignité de porter la médaille de sécurité intérieure", a toutefois prévenu Christophe Castaner, avant d'ajouter s'en tenir à la "présomption d'innocence". 

Au total, 265 enquêtes judiciaires liées au mouvement des gilets jaunes ont été ouvertes entre novembre 2018 et le 8 juin 2019, selon un décompte de la cheffe de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), récemment interviewée par Le Parisien.

"La différence entre ceux qui ont attaqué, samedi après samedi, les forces de l'ordre, et les forces de l'ordre, c'est que les forces de l'ordre, elles ont un emploi légitime de la force. Elles le font en proportionnalité, (...) mais elles le font aussi en responsabilité", affirme le ministre de l'Intérieur, qui assure que les enquêtes ouvertes par l'IGPN seront correctement diligentées.
Jules Pecnard