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Gouvernement

Déconfinement: Philippe s'en prend aux "commentateurs ayant une vision claire de ce qu’il aurait fallu faire"

Visiblement remonté, le Premier ministre a pointé du doigt - sans les nommer - ceux qui, sur "les plateaux de télévision", ont donné leur avis sur la politique sanitaire du gouvernement.

Il a cherché à rendre les coups de griffe qu'il estime subir depuis le début de la crise sanitaire. À l'Assemblée nationale ce mardi, Édouard Philippe a consacré l'essentiel de son allocution d'une heure aux diverses mesures logistiques censées être appliquées lors du déconfinement. Il s'est toutefois permis quelques à-côtés plus politiques. 

"J’ai été frappé depuis le début de cette crise par le nombre de commentateurs ayant une vision parfaitement claire de ce qu’il aurait fallu faire selon eux à chaque instant", a notamment lancé le Premier ministre. 

"Cela ne grandit pas le débat public"

S'adressant donc à la fois aux médias et aux invités auxquels ceux-ci ont, d'après lui, régulièrement donné la parole, le locataire de Matignon n'a pas mâché ses mots. D'autant plus que celui-ci fait l'objet de nombreuses rumeurs théorisant son départ à l'occasion d'un éventuel remaniement gouvernemental.

"La modernité les a souvent fait passer du café du commerce à certains plateaux de télévision; les courbes d’audience y gagnent ce que la convivialité des bistrots y perd, mais cela ne grandit pas, je le crains, le débat public", a-t-il asséné. 

Édouard Philippe a poursuivi son propos en rendant hommage, a contrario, aux parlementaires.

"Les députés ne commentent pas. Ils votent. Et ce faisant ils prennent des positions politiques", estime-t-il.

Une manière de justifier, par là même, l'organisation du vote de ce mardi, critiquée aussi bien par les groupes d'opposition que par des députés alliés à la majorité. 

"Il nous apparaît nécessaire de permettre à chaque député (...) de se prononcer sur cette stratégie. (...) Comme il revient aux représentants de la Nation qui ne peuvent pas, qui ne veulent pas et qui ne doivent pas être relégués au rang de commentateurs de la vie politique", a développé le Premier ministre.
Jules Pecnard