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Chrétiens d'Orient: Laurent Fabius va réunir le Conseil de sécurité de l'ONU

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, en duplex de Rabat sur BFMTV

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, en duplex de Rabat sur BFMTV - BFMTV

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, était l'invité de Ruth Elkrief sur BFMTV ce lundi.  Il a annoncé qu'il réunirait le Conseil de sécurité au sujet des chrétiens d'Orient le 27 mars.

Laurent Fabius était ce lundi à Rabat pour sceller la réconciliation avec le Maroc après un an de brouilles judiciaires. Invité de Ruth Elkrief en duplex, le ministre des Affaires étrangères annoncé sur BFMTV qu'il allait demander une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York "pour lutter contre la persécution des chrétiens d'Orient" et des minorités menacées par l'Etat islamique le 27 mars.

"Nous, la France, nous n’acceptions pas ces persécutions", a déclaré Laurent Fabius 

"Je vais réunir le conseil de sécurité" de l'ONU et "lancer un appel au monde" pour les chrétiens d'Orient, a-t-il annoncé.

"Il faut une coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme", a insisté le ministre des Affaires étrangères. Selon le ministre français, cette réunion, qu'il "présidera personnellement", montrera la volonté de nombreux pays de ne pas accepter" les atrocités commises par les jihadistes qui "refus(ent) que les minorités aient le droit d'exister".

"La France est dans son rôle"

"Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) et les terroristes qui sont avec Daech veulent tout simplement éradiquer, supprimer physiquement, guillotiner tous ceux qui ne pensent pas comme eux" et "la France est dans son rôle en appelant la conscience universelle au Conseil de sécurité à se mobiliser", a-t-il proclamé.

En Syrie, quelque 220 chrétiens assyriens ont été enlevés, le mois dernier, par le groupe EI. Depuis, près de 1.000 familles d'Assyriens, soit quelque 5.000 personnes, ont fui leur domicile pour trouver refuge dans des villes tenues par les forces kurdes et gouvernementales, selon un responsable assyrien. Quelque 30.000 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, vivaient dans ce pays avant le début du conflit en 2011, qui a fait plus de 220.000 morts. L'EI s'en également pris aux chrétiens en Irak, où il s'est emparé de pans entiers de territoires l'an passé.

Une attaque à Bamako "contre la paix"

Trois jours après l'attaque de Bamako, au Mali, qui a coûté la vie à cinq personnes dont un Français, il a estimé qu'il s'agissait d'"une attaque contre la paix".

"C'est au moment où on est à deux doigts de la paix que ceux qui veulent l'empêcher frappent", a-t-il analysé, répétant que "les terroristes veulent attaquer la paix, parce que précisément nous sommes en train de la conclure". "Notre détermination doit être d'autant plus forte", a-t-il affirmé, souhaitant la signature de l'accord d'Alger du 1er mars par l'ensemble des parties, en allusion à la rébellion à dominante touareg du Nord. L'attentat de Bamako a été revendiqué par Al-Mourabitoune, le groupe jihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, mais aucun groupe n'a assumé la responsabilité de l'attaque à Kidal, bastion de la rébellion dans le nord-est du pays.

Alors que Boko Haram a fait allégeance ce week-end à Daech, Laurent Fabius a estimé que le groupe islamiste se trouvait "dans une certaine difficulté" et se mettait donc "sous la protection de Daech".

Revenant aussi sur la crise entre la France et le Maroc, Laurent Fabius a estimé qu'elle était terminée: "nous avons eu une période de difficultés qui a été réglée". Il a expliqué qu'il comptait notamment sur le Maroc pour lutter contre le terrorisme dans le cadre d'une coopération internationale. Citant la Libye, située à quelques centaines de kilomètres de l'Italie et donc de l'Europe, il a estimé que "tout le monde est menacé, de proche en proche". La question d'une intervention en Libye, pays actuellement "ingouvernable et ingouverné" n'est pas à l'ordre du jour, selon le ministre, mais une "médiation marocaine pour essayer de créer un gouvernement d'union nationale" est envisagée.

#Maroc : Notre relation a connu des difficultés, nous les avons surmontées. Les malentendus ont été levés, les solutions ont été trouvées.
— Laurent Fabius (@LaurentFabius) 9 Mars 2015

A. D.