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Gouvernement

Centrafrique: l'intervention française, "l'affaire de quelques mois"

Jean-Marc Ayrault, devant l'Assemblée mardi 10 décembre.

Jean-Marc Ayrault, devant l'Assemblée mardi 10 décembre. - -

Jean-Marc Ayrault s'est exprimé mardi devant l'Assemblée nationale, afin de justifier l'intervention française devant les députés.

Jean-Marc Ayrault a assuré mardi à l'Assemblée que l'intervention française en Centrafrique, au cours de laquelle deux soldats français ont été tués, serait "l'affaire de quelques mois".

"Le Président de la République l'a dit très clairement: notre intervention sera rapide, elle n'a pas vocation à durer", a ajouté le Premier ministre, lors du débat sans vote au Parlement sur l'opération française en Centrafrique.

"Attendre, c'était prendre le risque d'un désastre"

"Le désengagement de nos forces commencera dès que la situation le permettra, en fonction de l'évolution sur le terrain et de la montée en puissance des capacités opérationnelles des forces africaines", a expliqué le chef du gouvernement, pour qui "ce doit être l'affaire de quelques mois".

"Pour la France, l'inaction n'était pas une option", a aussi expliqué Jean-Marc Ayrault, ajoutant: "Attendre, c'était prendre le risque d'un désastre." "Attendre, c'était nous exposer au risque d'une intervention ultérieure, beaucoup plus coûteuse et difficile", a-t-il ajouté.

Pour appuyer son propos, Jean-Marc Ayrault a cité Nelson Mandela, mort jeudi 5 décembre. "C'est fidèle à son message, à son engagement, à son courage que la France aujourd'hui s'engage au côté du peuple centrafricain", a-t-il ajouté, le jour des cérémonies en Afrique du Sud en l'honneur de l'icône de la réconcialiation.

"La France n'agit pas en gendarme de l'Afrique"

A ceux qui se posent la question des moyens, le Premier ministre a répondu: "Oui, la France a la capacité d'agir aujourd'hui." "Le financement de l'opération Sangaris est prévu au budget de l'Etat, comme en atteste la clause de garantie figurant dans le projet de loi de programmation militaire", a-t-il assuré.

Selon lui, "la France le pourra aussi demain, dans le cadre défini par cette loi, avec un format parfaitement adapté à la conduite simultanée d'opérations, telles que celles engagées au Mali et en République centrafricaine".

Enfin, a-t-il dit, "j'entends les questionnements sur notre prétendu isolement. Non, la France n'est pas seule. Elle bénéficie du soutien politique de tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Secrétaire général des Nations unies a encore lancé, vendredi dernier, un appel d'urgence sur la situation en République centrafricaine. La France agit - je le répète - aux côtés des Africains, regroupés au sein de la Misca".

"Non, la France n'agit pas en gendarme de l'Afrique. Elle assume tout simplement ses responsabilités internationales. Elle répond à l'appel de ses partenaires africains et fait face à l'urgence absolue de prévenir une spirale de massacres", a déclaré Jean-Marc Ayrault, répondant aux réserves émises notamment par l'UMP ou le PCF.

A. K.