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Gouvernement

Cazeneuve souhaite que "s'apaise" le débat sur la question migratoire

Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur.

Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur. - Kenzo Tribouillard - AFP

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé à ce que le débat "s'apaise" sur la question migratoire, ce mardi au Sénat où il venait présenter son projet de loi sur le droit des étrangers.

"Je forme le voeu que, sur la question migratoire, le débat s'apaise, qu'on ne cherche pas à instrumentaliser cette question douloureuse pour des milliers d'hommes et de femmes à des fins de politique intérieure, que l'on ne préempte pas ce sujet pour faire peur", a-t-il affirmé lors d'un discours en préambule de l'examen du texte, qui a été profondément remanié par la Commission des lois.

"Susciter des peurs qui ne se justifient pas"

"La question migratoire devrait être comme les grands sujets de société", une question "qui nous rassemble", a-t-il ajouté, dénonçant "un certain nombre de propos, d'excès, d'amalgames qui circulent" et contribuent "à convoquer davantage les instincts que la raison" et à "susciter des peurs qui ne se justifient pas, compte tenu des flux migratoires auxquels notre pays est confronté".

"Il n'y a pas d'augmentation de la demande d'asile", a-t-il ainsi martelé, en rappelant que les demandes avaient baissé de 2% l'an dernier, "pas parce que la France n'est pas disposée à accueillir" les candidats "mais tout simplement parce que les flux, pour des raisons qui tiennent à la géographie, parfois aussi à la démographie et à l'économie" conduisent les migrants "à se diriger vers l'Allemagne ou vers la Grande Bretagne".

Mieux accueillir, mieux intégrer

Mais "il n'y a pas d'explosion de l'immigration légale" non plus, a-t-il ajouté, rappelant que celle ci représentait 0,3% de la population avec 200.000 personnes en moyenne chaque année bénéficiant de titres de séjour. Rappelant que le projet de loi visait à "mieux accueillir ceux que nous avons vocation à accueillir en France et mieux les intégrer" et à faire en sorte "que nous puissions accueillir davantage de talents", il a aussi souligné l'objectif de "lutter résolument contre l'immigration irrégulière".

"Tout ce que nous faisons en matière d'amélioration des conditions d'accueil n'a pas de soutenabilité si nous ne procédons pas à la reconduite à la frontière" de ceux "qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire car ils relèvent de l'immigration économique irrégulière", a-t-il ajouté. Le texte doit être examiné jusqu'à vendredi. Il fera ensuite l'objet d'une commission mixte paritaire pour trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, probable, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot.

la rédaction avec AFP