Castaner critiqué pour avoir comparé le saccage d'une permanence parlementaire à un "attentat"
"Constitue un attentat le fait de commettre un ou plusieurs actes de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l'intégrité du territoire national." C'est, en tout cas, ce que dispose l'article 412-1 du Code pénal, qui punit l'acte de 30 ans de réclusion criminelle et de 450.000 euros d'amende.
Selon Christophe Castaner, a priori au fait de cette acception, il s'agit là de ce qu'il s'est produit récemment dans la permanence du député La République en marche Romain Grau, dans les Pyrénées-Orientales. Lors d'un déplacement à Perpignan mercredi, le ministre de l'Intérieur a affirmé que "le principe de l'attentat, c'est de préparer l'acte".
"Là, on a des gens qui sont venus avec des bidons d'essence. Ils s'étaient équipés et ont tenté notamment d'attenter à la vie d'un parlementaire présent dans la permanence", a-t-il poursuivi.
Regain de violences
Selon L'Indépendant, le locataire de la place Beauvau a apporté son "soutien à toutes les autres victimes d'attentats tels que celui qui a été commis samedi dernier". "Et ce, quelle que soit leur couleur politique", a-t-il ajouté.
Depuis dix jours, un regain des actes de vandalisme visant les élus, notamment parlementaires, s'est manifesté sur le territoire. Il fait principalement suite à l'adoption, par l'Assemblée nationale, du projet de loi ratifiant le traité de libre-échange avec le Canada. De nombreux élus LaREM, échaudés par les intimidations subies au plus fort de la crise des gilets jaunes, ont exprimé leur solidarité vis-à-vis de leurs collègues.
Le qualificatif d'"attentat", en revanche, ne passe pas auprès de l'opposition. Ex-chef de file du Parti communiste aux élections européennes, Ian Brossat a raillé via Twitter "ce monde merveilleux dans lequel on assimile une vitre de permanence cassée à un attentat".
Quant à Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, il estime que Christophe Castaner "essaie de justifier lui-même un mot qui résonne autrement dans l'imaginaire collectif".