Carburant: le gouvernement se veut rassurant

Le secrétaire d'Etat aux Transports a confirmé mercredi que le gouvernement avait puisé dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers et a précisé que l'équivalent de trois jours de stocks sur 115 disponibles avaient été utilisés jusqu'à présent.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, s'est voulu rassurant ce mercredi au sujet de la pénurie de carburant. "Nous avons débloqué 11 dépôts depuis la crise", a-t-il indiqué en sortant du conseil des ministres.

Alors que les raffineries, les dépôts de carburants, mais aussi les ports disposant de terminaux pétroliers sont, pour une bonne part d'entre eux, bloqués, il a confirmé qu'on avait commencé à piocher dans les stocks de réserve. "Nous avons utilisé l'équivalent de toujours jours disponibles" sur 115, a-t-il dit.

Ces ponctions "permettaient de répondre plus rapidement aux objectifs de livraison de telle ou telle région parce que ces stocks sont disséminés sur l'ensemble du territoire et quand nous avons été confrontés à des dépôts qui ont été bloqués (...) nous avons utilisé ces stocks d'une manière qui reste relativement marginale", a-t-il déclaré

Alain Vidalies a également expliqué que la consommation de carburant lundi était "trois fois" supérieure à la normale, ce qui tendait encore plus la situation.

Mais, il a jugé que la situation s'améliorait dans l'ouest tout en reconnaissant que 40% des stations services étaient en difficulté en région parisienne.

Une manière "déterminée et sereine"

"Tout sera mis en oeuvre pour assurer l'approvisionnement", a pour sa part dit François Hollande en conseil des ministres, selon les propos rapportés par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. "On fera de manière à la fois déterminée et sereine appliquer la règle qui veut qu'on approvisionne l'économie et les Français", a-t-il ajouté.

Un arrêté pour déroger aux règles du transport d'hydrocarbures

Alain Vidalies a enfin indiqué que ses services avaient publié au Journal officiel mercredi un arrêté permettant aux transporteurs d'hydrocarbures de déroger aux règles en matière de temps de conduite et de repos afin de faciliter l'approvisionnement de plusieurs régions françaises en manque de carburants.

Il permet, pour les conducteurs d'entreprises assurant le transport routier d'hydrocarbures, un dépassement de la durée de conduire journalière de deux heures maximum, "et concomitamment de la durée de conduite hebdomadaire".

Cette dérogation "est accordée pour une période de 24 heures reconductible jusqu'à la publication d'un nouvel arrêté y mettant fin", précise l'arrêté. Les règles en matière de temps de conduite et de repos avaient empêché dimanche de recourir à des camions pour effectuer des chargements dans les dépôts pétroliers afin d'approvisionner des stations-service en rupture d'approvisionnement partielle ou totale.

K. L.