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Gouvernement

Cahuzac est indéboulonnable selon les experts

La place du ministre du Budget Jérôme Cahuzac au gouvernement ne semble pas remise en question... pour le moment.

La place du ministre du Budget Jérôme Cahuzac au gouvernement ne semble pas remise en question... pour le moment. - -

La position de Jérôme Cahuzac au gouvernement paraît toujours solide et le restera tant que les accusations de compte bancaire secret en Suisse contre lui ne seront pas irréfutables, selon des politologues.

Jérôme Cahuzac peut souffler. Au moins pour le moment. C'est du moins ce qu'estiment plusieurs experts. Selon eux, la position du ministre du Budget paraît toujours solide et le restera tant que les accusations de compte bancaire secret en Suisse contre lui ne seront pas irréfutables.

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"Le dossier en lui-même n'est pas très convaincant, il n'y a pas de preuve complètement établie de l'existence de ce compte", résume Jérôme Fourquet, de l'Ifop.

"On n'est pas dans un contexte où les preuves seraient accablantes, où il ne bénéficierait que du soutien du Premier ministre et du président de la République et où il devrait faire face à des attaques permanentes de la part de l'opposition qui aurait décidé de le faire tomber pour affaiblir le gouvernement", poursuit ce spécialiste.

"Tant qu'on n'aura pas de preuves claires, absolues qu'il a eu un compte, je pense que (François) Hollande voudra absolument le garder. Il faudrait vraiment qu'il y ait des progrès importants dans cette affaire pour que Hollande change et il ne le fera que s'il est contraint et forcé", renchérit Gérard Grunberg, du Centre d'études européennes de Sciences-Po.

La droite estime Jérôme Cahuzac

Gérard Grunberg relève également que Jérôme Cahuzac "est considéré comme l'un des ministres les plus sérieux, qui porte tout le projet de Hollande (...) de réduire les déficits dans les années qui viennent".

Mais au-delà, "c'est lui qui serre les boulons, qui essaye de tenir les comptes. Il est un peu comme Manuel Valls aux yeux de l'électorat de droite, c'est celui qui passe le mieux à droite", commente Jérôme Fourquet.

Bien loin du "socialiste dépensier qui jetterait l'argent par les fenêtres", l'opposition lui reconnaît "un certain sérieux, un certain professionnalisme dans son action au Budget", ajoute-t-il.

D'ailleurs Jean-François Copé confiait au tout début de l'affaire Cahuzac avoir pour le ministre une "estime personnelle". "Dans cet ensemble gouvernemental tellement amateur et chaotique, il est un des rares ministres dont on peut dire d'une manière unanime qu'il connaît vraiment bien les sujets dont il parle", ajoutait le numéro un de l'UMP.

Tous soudés contre Médiapart ?

Les spécialistes relèvent en outre que droite et gauche confondues sont pour le moins frileuses à l'égard de Mediapart, à l'origine de l'accusation contre Jérôme Cahuzac.

"La droite comme la gauche supportent assez mal l'optique de journalisme que fait Mediapart", dit Gérard Grunberg, jugeant que ce site d'information pratique davantage un journalisme engagé "anti-système" que l'investigation.

"Mediapart a laissé de mauvais souvenirs à droite", constate Jérôme Fourquet, rappelant l'affaire Bettencourt et la mise en cause de l'ancien ministre UMP Eric Woerth.