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Gouvernement

Caché sous une couverture, peur panique: les coulisses de la  nomination de Philippe à Matignon

Edouard Philippe et Emmanuel Macron.

Edouard Philippe et Emmanuel Macron. - AFP

Lors d'une soirée publique lundi, le Premier ministre a raconté avec humour ses premières rencontres avec Emmanuel Macron, jusqu'à sa nomination.

Edouard Philippe est connu pour ses traits d'humour souvent teintés d'ironie et lundi, le Premier ministre en a fait la démonstration sur scène au Casino de Paris. Non pour un spectacle seul en scène, mais pour raconter sa nomination à Matignon à l'occasion du Live magazine, une soirée où journalistes, politiques et dessinateurs racontent des histoires sur scène.

L'extrait est dévoilé par Closer. On y entend Edouard Philippe commencer par raconter ce 24 avril 2017, "le lendemain du premier tour des élections présidentielles." Alors député-maire LR du Havre, il se trouve à Paris au siège des Républicains pour participer à une réunion "pour savoir si on appel(ait) à voter pour Emmanuel Macron ou contre Marine Le Pen". Il reçoit alors un appel du secrétariat du candidat En Marche: "Emmanuel Macron veut vous voir".

"On vient vous chercher où vous êtes?, poursuit son interlocuteur. Non, pas là où je suis", s'empresse de répondre Edouard Philippe.

"Allongé dans la voiture avec une couverture"

Gêné d'être vu à la sortie du QG de LR, Edouard Philippe raconte avoir choisi une rue au hasard dans le quartier pour indiquer un endroit au chauffeur d'Emmanuel Macron. "Je sors mon téléphone et je regarde une rue discrète pas très loin de Vaugirard. Je fais un peu au pif", se souvient-il. Il donne "complètement par hasard" l'adresse du siège de... l'UDI.

Il arrive enfin au QG d'Emmanuel Macron, "allongé dans la voiture avec une couverture". "Le courant passe très bien" entre les deux hommes. "Je le revois dans la semaine et je me dis 'tiens, il se passe quelque chose'".

"Peur panique"

Deuxième coup de téléphone: le Premier ministre de l'époque, Bernard Cazeneuve, l'informe que "son nom circule pour être dans le gouvernement" et qu'il "serai(t) ravi de (l')accueillir à Matignon pour la passation de pouvoir". "Et là je vis quelque chose d'extrêmement simple: je suis pris d'une espèce de peur panique", confie Edouard Philippe. "Moi, j'ai perdu six kilos."

Quand Emmanuel Macron prend ses fonctions, "il ne m'a toujours pas proposé et je suis toujours en train de maigrir", raconte, avec humour, Edouard Philippe, suscitant l'hilarité de la salle.

Le 15 mai, Edouard Philippe déjeune avec le président. "Au lieu d'aller à l'Elysée, je vais à l'Assemblée nationale. Je rentre par une porte, les journalistes sont bloqués à l'extérieur. Je passe dans un souterrain, je sors par une porte et je monte dans une voiture. Je me dis que finalement, ma carrière d'espion est en train de repartir", sourit-il. "J'arrive à l'Elysée. Il me propose. Je dis oui."

Il rejoint Bernard Cazeneuve qui fait "un très beau discours" de passation dans la cour de Matignon. Au moment de lui répondre, il "cesse d'avoir peur".

Ariane Kujawski