BFMTV
Gouvernement

Budget: Front de gauche et EELV indécis, le PS veut éviter un couac

Grosse journée en perspective mercredi pour le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et pour celui du Budget Bernard Cazeneuve

Grosse journée en perspective mercredi pour le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et pour celui du Budget Bernard Cazeneuve - -

Des appels au boycott du budget 2014 ont été lancés depuis les rangs écologistes et du Front de gauche. L’exécutif et les ténors du PS à l'Assemblée vont tout tenter pour éviter un nouveau couac, après celui sur le non-cumul des mandats.

Le sujet inquiète le président de la République François Hollande, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et certainement le ministre du Budget Bernard Cazeneuve.

Le projet de budget 2014 doit être adopté ce mercredi en Conseil des ministres avant d'être présenté aux commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat. Les deux chambres devront l'examiner avant de le voter en fin d'année.

Mais les discussions s'annoncent houleuses: des alliés de la majorité ont déjà appelé à rejeter le projet de loi de finances.

EELV a-t-il choisi le gouvernement?

Ainsi, le député EELV Noël Mamère a appelé "les écologistes, les députés et les sénateurs, à réagir et à ne pas voter le budget", tout en demandant "aux responsables du parti d'examiner [leur] présence dans un tel gouvernement".

Cette sortie fait suite à la Conférence environnementale qui avait a priori rassuré les écologistes et convaincu ceux-ci de voter un budget avec une ambition de transition énergétique. Après avoir annoncé que le budget n’était pas "votable en l’état" le 11 septembre dernier, François de Rugy, chef de file EELV au Palais-Bourbon, a d'ailleurs enterré la hache de guerre.

Conséquence directe, Pascal Durand, secrétaire national d'EELV, a choisi de ne pas briguer sa propre succession, après avoir gonflé les muscles à l’encontre du chef de l’Etat. De là à dire que les tensions cristallisées autour de la question du budget ont obligé les pontes EELV – Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé ou Pascal Canfin – à choisir leur camp, il n’y a qu’un pas. Ceux-ci ont semble-t-il préféré leurs maroquins ministériels.

Mélenchon donne son avis...

Noël Mamère avait aussi enjoint son parti à "vivre sa vie comme le Front de Gauche, qui n'est ni dans l'opposition de droite, ni dans la majorité". Jean-Luc Mélenchon, le leader du Front de Gauche, souhaite, lui, que son camp ne vote pas le budget 2014 - pour le vote du budget 2013, son groupe s'était abstenu.

Pourquoi simplement le souhaiter, sans émettre la moindre consigne? "Nous avons un groupe [à l'Assemblée] qui ne prend aucune consigne auprès du Front [de gauche] qui l'a élu, qui n'en fait qu'à sa tête, chaque député vote comme il veut. C'est une nouveauté que je désapprouve. Je crois qu'il faut travailler en collectif", a grincé Jean-Luc Mélenchon sur France 2.

Eviter un nouveau couac

Du côté du PS, si les voix ne se veulent pas discordantes en public, les journées des parlementaires socialistes de Bordeaux ont sonné comme un rappel à l'ordre. Dans un discours offensif, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a rappelé que le PS se trouvait "en campagne électorale" pour les municipales et les européennes, et qu’il serait malvenu de s’écharper sur des questions budgétaires ou de fiscalité. Le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a renchéri, demandant à ses troupes de "jouer collectif".

Néanmoins, le député Laurent Baumel, du courant de la Gauche populaire (l'aile gauche du PS), a réclamé plus d’écoute pour les parlementaires: "On peut voter le budget sans être des godillots". En réponse, le ministre des Finances Pierre Moscovici a ouvert la porte à un maintien de la niche fiscale pour les parents d'enfants scolarisés, ou à des discussions sue les modalités du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

Pour le gouvernement, une priorité: régler ces questions, du PS aux écologistes en passant par le Front de Gauche, avant le vote parlementaire pour éviter un nouveau couac, le camouflet du Sénat au sujet du non-cumul des mandats ayant laissé des traces. Sans aucune garantie.

S. A.