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Gouvernement

Budget de l'armée: Le Drian évoque un contexte "proche de l'exaspération"

Jean-Yves Le Drian a fait part de son inquiétude quant au futur budget de l'armée à Manuel Valls.

Jean-Yves Le Drian a fait part de son inquiétude quant au futur budget de l'armée à Manuel Valls. - -

Dans une lettre adressée au chef du gouvernement et révélée par Le Figaro, le ministre de la Défense fait part de son inquiétude vis-à-vis de probables coupes budgétaires et des conséquences qui en découleraient sur nos forces militaires.

C'est une alerte. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a écrit au Premier ministre Manuel Valls pour attirer son attention sur les conséquences "très lourdes" sur les armées des restrictions budgétaires, dans une lettre citée par Le Figaro vendredi. De nouvelles coupes envisagées dans le budget de la défense suscitent de vives inquiétudes chez les militaires, dans l'attente de l'arbitrage du président de la République.

34.500 postes supprimés d'ici 2019

Dans son courrier envoyé le 9 mai, également adressé au ministre des Finances Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian rappelle le "niveau de nos engagements militaires extérieurs" et souligne l'"exercice extrêmement tendu" de la loi de programmation militaire (LPM, 2014-2019). Les "efforts seront difficiles à réaliser, dans un contexte social proche de l'exaspération", insiste le ministre, selon Le Figaro. La suppression de 34.500 postes est programmée d'ici 2019.

Évaluant à 355 millions d'euros les efforts à réaliser en 2014, il met en garde contre le fait que "la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur (les) crédits de fonctionnement", qui se situent déjà "au seuil de l'acceptabilité sociale".

Un risque de sous-équipement

Sur le plan militaire, les conséquences seraient également "très lourdes", ajoute le ministre de la Défense. "L'armée de terre serait sous-équipée et rapidement dans l'incapacité de satisfaire de nouveaux contrats opérationnels."

Dans le domaine du renseignement, les engagements seraient "décalés, voire annulés", toujours selon ce courrier. Pour 2014, le ministre demande la mobilisation de 500 millions d'euros de recettes exceptionnelles prévues par la LPM.

Jé. M. avec AFP